Les espaces-temps de sororité

Début mai, j’ai partagé à un atelier d’écriture « écrire le féminisme » sur le thème de la sororité. J’aime tellement les ateliers d’écriture et j’adore me rassembler autour du féminisme, donc je remercie le Bookclub féministe Les poilu·e·s d’avoir proposé ça et à Tiphaine Hubert alias Dorothy_convention de l’avoir pensé et animé. Vivement le prochain !

J’ai aimé ce qui est ressorti des échanges… Et j’ai aimé le texte que j’ai écrit. Alors j’avais envie de le publier quelque part. C’est pourquoi il est ici !

Crédit photo (libre de droits) : Hennink_w

À mes sœurs

Dans les cuisines chauffées des conversations en aparté, avec les mains qui coupent, malaxent, rangent, lavent…

Dans le coin de la cour, loin du terrain de foot, pour avoir la paix, pour avoir notre monde.

Aussi dans les silences du froid où les paroles se cognent dans le crâne en espérant que cette sœur entende, voie, sente.

Dans les lettres sur papier Diddl ou les petits mots transmis en douce du prof de l’heure alors que le temps est à nos confidences.

Dans les soirées où on éteint tard la lumière mais encore plus tard nos conversations.

Donc dans l’amitié féminine précieuse aussi longtemps que je m’en souvienne.

Mais également dans l’inconnue qui glisse une serviette-périodique ou le plan échappatoire face à l’homme-menace.

Dans les espaces de partage où elles se livrent et se comprennent sans se connaitre.

Dans le voyage où l’accueil et l’aide ont coulé de source et les histoires à raconter avec.

Dans celles qui ont théorisé, expliqué le féminisme et accepté que chacune son rythme et que ça vaut le coup de continuer d’irradier.

Dans les colères qui donnent la force et qui rassemblent.

Sororité dans le lien qu’on maintient coûte que coûte car on en sait la préciosité.

Qu’est-ce que ça a de spécial la sororité ?

C’est difficile à dire sans mille nuances mais je crois en sororité, il y a la profondeur, celle qui peut faire aborder la vulnérabilité, celle où on peut s’autoriser à être soi au delà des cadres de domination.

Merci à mes sœurs de me rappeler qu’on peut souhaiter, non pas un monde où les femmes pourraient avoir ce que les hommes ont aujourd’hui, mais un autre monde que l’on peut inventer ensemble.

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Voici donc le texte dont j’avais envie de laisser une trace. Et aussi donner l’occasion de partager encore plus autour de ces idées ; si ça te fait réagir, n’hésite surtout pas à laisser un commentaire.

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