Je n’aime pas trop les « il faut ». Ils sont souvent des boites qui enferment.
À 16 ans, c’était sans doute mon côté rebelle, à 33 ans, c’est juste que je crois qu’IL FAUT… pas grand chose dans la vie !
Suivre des injonctions faites pour tout le monde et personne, ça t’empêche d’écouter ce qui vit profondément au fond de toi.
Crédit photo (libre de droits) : moshelar
Le problème des « il faut », c’est qu’ils ne te permettent pas de vraiment s’interroger et de voir si c’est ce qui répond à tes émotions, tes besoins, tes aspirations…
Mon but, c’est donc de faciliter des interrogations. De t’aider à démêler ta pelote.
Je dis souvent en ateliers : je suis désolée si vous pensez sortir de cet atelier avec des réponses, vous aurez probablement plus de questions. Mais c’est une bonne voie !
Le but de mes ateliers, c’est de commencer à tirer sur des fils pour trouver dans quelles directions creuser pour être plus aligné·e avec toi-même. Et ça, c’est un long processus – à refaire régulièrement en plus !
Mais la bonne nouvelle c’est que c’est un processus qui apporte un bien-être non négligeable. Se sentir en adéquation avec soi-même, c’est précieux.
Alors, allons-y, décortiquons ensemble une de ces phrases servies toute prêtes qui nous empêchent de réfléchir vraiment à ce qui a du sens pour soi.
« N’abandonne jamais ! », vraiment ?
Aujourd’hui, j’ai envie de m’attaquer à une phrase qu’on entend souvent dans les phases de découragement : « N’abandonne jamais ! »
On valorise la détermination, la persévérance, la force de sauter les obstacles sans baisser les bras.
Et oui, c’est puissant. Il y a tellement de chemins très beaux qu’on ne parcourrait pas si on s’arrêtait à la première difficulté, au premier découragement.
Mais on oublie que l’abandon, ce n’est pas forcément un manque de courage. L’abandon, ça peut aussi être la meilleure décision pour être en adéquation avec ce qui vit en nous.
La peur, le stress, la lassitude, la colère, toutes ces émotions désagréables, elles sont là pour dire que quelque chose ne va pas.
Est-ce que ça veut dire qu’il faut forcément abandonner et partir en courant ?
Pas forcément non. Mais ce sont des signaux pour te dire qu’il va falloir te pencher sur ce qu’il y a au fond de toi, sur tes besoins non satisfaits, sur en quoi ce pan de ta vie (ton boulot, ton quotidien, ton couple etc) répond peut-être à certaines aspirations mais pas à d’autres. S’interroger sur l’équilibre entre ce que ça t’apporte et ce que ça te coûte. Et décider de ce que tu en fais…
Tes émotions sont là pour te guider. Si tu sais les écouter, si tu es prêt·e à creuser ce qu’elles peuvent te dire, dans la complexité de leur richesse (oui, on peut être stressé·e et joyeux·se, appeuré·e et enthousiaste…), elles te permettront de faire les choix qui sont les meilleurs pour toi. Je le crois vraiment.
Mettons les pieds dans le plat : je ne crois pas au rationnel opposé à l’émotionnel, nous sommes des êtres vivants, nous réagissons en fonction de ce que l’on ressent, c’est non seulement normal mais aussi essentiel. On ne vivrait pas longtemps si on ne ressentait rien. Ça ne veut pas dire qu’il faille forcément prendre nos décisions « au feeling », sans réfléchir. Mais les émotions nourrissent la réflexion et la réflexion nourrit les émotions.
(Et entre nous, même les gens qu’on présente comme rationnels, avec la tête froide, ils prennent des décisions en fonction de ce qu’ils ressentent. Un exemple cliché : l’homme d’affaires qui prend une décision, ce qui le guide au fond dans son raisonnement, c’est la satisfaction, le plaisir de réussir, d’impact sur le monde ou de posséder de quoi satisfaire des désirs…)
Parfois, nos émotions nous permettent de prendre rapidement une décision salvatrice. Parfois, elles nous permettent juste de démarrer une réflexion pour trouver la meilleure posture : si par exemple la première envie est d’abandonner, il est possible de revoir finalement son impression et d’ajuster, de transformer…
Mais abandonner, partir, ce n’est pas un échec. Que ce soit après une longue réflexion ou « sur un coup de tête ». Ça peut aussi être une belle décision, celle qui répond le mieux à ton besoin d’équilibre entre tous les besoins, les aspirations qui vivent en toi.
Je pourrais vous raconter comment je ne suis restée que 10 jours en Colombie au lieu de six mois. Deux jours dans une famille au pair au lieu d’un an. Mais plus récemment, il y a eu cette décision de comment j’ai décidé de quitter l’entreprise que j’avais créée et qui fonctionne, je le raconte sur le blog. Je peux dire que je suis profondément en paix avec cela. Ça a surpris. Mais c’était pour moi ce qui répondait le mieux à ce qui vibre au fond de moi.
Et vous, qu’est-ce que vous avez abandonné ou envie d’abandonner ?