Peut-être tu te demandes comment je devenue facilitatrice d’exploration émotionnelle…
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Il était une fois…
Avant, j’étais professeure de FLE de formation, mais surtout directrice d’une école de français que j’ai co-créée à Amsterdam et qui s’était mis à sérieusement compter – et donc à m’occuper pleinement comme cheffe d’entreprise multifonction.
Le 1er janvier dernier, j’ai mis des mots sur ce qui vivait en moi depuis des mois : je n’ai plus envie de faire ça.
Bon, c’est déjà un grand pas !
Bien sûr, je sais à quel point l’enseignement m’a construit et me constitue. Je suis immensément fière de ce qu’est L’école de français, ce lieu où on enseigne à tous dans des conditions optimales, cette équipe animée par passion et professionnalisme.
Mais c’est parce que j’ai refusé de continuer à faire les choses par habitude et sans la même énergie que j’ai décidé de partir.
C’est difficile de prendre une telle décision. Ce ne fut pas facile de partir. Difficile déjà de m’avouer que je ne m’épanouissais plus dans ce quotidien. J’avais l’impression de courir après le temps pour des taches qui ne m’apportaient plus les challenges nécessaires. Mon équilibre n’était plus là et le retrouver dans ce contexte m’a paru trop compliqué, trop long. J’avais envie, besoin d’autre chose.
Ma matrescence ?
Je ne peux pas parler de tout cela sans parler de mes enfants.
Il y a trois ans, je suis tombée enceinte et c’est sans doute là qu’à commencer à se tisser ce qui fleurit aujourd’hui.
J’ai donc une fille, née il y a 2,5 ans.
Comme j’ai tendance à donner des prénoms très rares à mes enfants, on se contentera de surnoms ici.
Ma choupinette est une des personnes les plus incroyables que je connaisse et je suis profondément heureuse d’être sa maman.
Je travaille avec les enfants depuis très très longtemps, avant même d’être prof, j’ai commencé le baby-sitting à 13 ans, passé le BAFA à 17. Et lire et réfléchir à comment nos enfants se développent me passionnent depuis des lustres. J’ai beaucoup appris, surtout depuis que j’ai repensé totalement la manière d’être comme enseignante avec eux… Mais clairement, c’est la parentalité qui m’aura obligée à une formation accélérée.
La grande sensibilité de ma fille est souvent un défi, un miroir, un questionnement. Mais son intelligence émotionnelle à un si jeune âge m’émerveille.
J’ai aussi un fils. Il a 10 mois. Chouchou d’amour n’était pas planifié à ce moment-là. Il est une évidence autant qu’une surprise.
Son arrivée a chamboulé l’équilibre précaire que je tentais de maintenir. J’ai vécu une deuxième grossesse sans soucis particulier d’un point de vue médical mais tellement difficile pour moi.
À l’accouchement, j’ai retrouvé mon énergie, mon sourire, mon optimisme (oui, parce que la dépression pré-pratum, on n’en parle pas, mais je crois qu’on a beaucoup filtré elle et moi).
Mais même si mon congé maternité a été plutôt doux, il m’a fallu composer avec deux enfants de moins de trois ans, un sommeil très très perturbé (j’ai arrêté de le considérer comme un problème, cependant, c’est un fait, ma dette de sommeil est gigantesque) et surtout moins de passion pour mon travail et l’impression que ma vie ne me convenait plus.
On m’a dit « tu ne veux pas attendre que tes enfants dorment mieux pour décider ? « , « tu sais que les premiers mois sont difficiles ! » – remarques fondées mais clairement, j’ai envie d’en profiter de ces jours qui passent, même les difficiles.
Et si je voulais bien me réveiller la nuit pour nourrir et rassurer mes enfants, je ne voulais plus rester éveillée pour penser au plan financier de mon entreprise.
Et aussi, je voulais continuer de passer beaucoup de temps avec eux mais ne pas courir après des moments de libres pour faire tout ce que j’avais à faire. Si avec un enfant, j’étais motivée pour bosser le matin très tôt, pendant les siestes, le soir, là, j’avais perdue cette motivation. À la fois car ces moments étaient plus rares mais aussi parce que les taches me passionnaient moins.
J’ai donc décidé d’arrêter
La décision d’arrêter m’a causé beaucoup de larmes. C’est très dur de laisser une entreprise qu’on a fondée, en laquelle on croit profondément et qui a été construite autour de ses valeurs et sa personnalité.
Mon associée a décidé de continuer sans moi et a été exemplaire dans son acceptation de ma décision. L’équipe a été surprise mais compréhensive aussi.
J’ai eu trois mois pour partir. C’était nécessaire. Et même si la crise du COVID a perturbé la fin : j’ai du me retrousser une dernière fois les manches pour passer la totalité des cours en ligne pour être sûre que l’entreprise continue de vivre ; je crois que je suis partie en paix.
Mais décider d’arrêter et partir, c’est une chose…
Il fallait après trouver ce que j’allais faire à la place.
Mais ça, c’est le prochain article parce que c’est une histoire encore plus incroyable pour moi la première…
Et si toi aussi, tu te poses la question de changer de voix, de vie et potentiellement de suivre un rêve, je t’invite à découvrir mon programme « Se lancer ? »
J’ai aussi décidé de me réorienter pour revenir à mes émerveillements, passions et intérêt du départ. Même si ça couvait en moi, je pense que la parentalité m’a fait passer un cap, tout simplement parce que cette dette de sommeil, ces moments qu’on ne veut pas louper ou gâcher nous obligent à redéfinir l’essentiel.
En revanche, je vis plutôt bien ce changement de cap. D’une part, je pense que nous sommes une génération où très peu feront le même boulot toute leur vie, nous avons une vision plus multiple de ce qu’on recherche dans notre vie pro que la génération précédente.
D’autre part, parce que ça ne me fait pas peur et je fais toujours en sorte d’être honnête avec moi-même. Avec mon mari, on s’est toujours dit : le jour où on va au boulot à reculons, il faut en changer. On y passe trop de temps pour se permettre de le gâcher.
Petit plus, l’idée est de conserver mon boulot actuel et d’ajouter un affectio societatis à mon entreprise. En effet, autant mon boulot lui-même ne me passionne plus vraiment, autant je suis très attachée à ma clientèle.
C’est une aventure qui m’obligera à retourner en cours, à 40 ans, je sens que je vais rigoler 😉
Je suis super curieuse du coup de comment tu as changé ton entreprise pour s’adapter à tes nouvelles aspirations tout en gardant tes clients.
En ce qui me concerne, j’ai eu du mal à m’avouer les choses mais une fois que c’était fait, je l’ai plutôt bien vécu en fait, parce qu’en effet, comme m’a dit mon mari « if it brings you more worry than joy, you should find something else to do » 🙂
Il faut beaucoup de courage pour remettre en question une partie aussi importante de sa vie ! J’imagine qu’arrêter ce qui fut ta « création », ta « chose » a dû être très compliqué, douloureux.
Ce n’est pas facile de changer de vie. Mais c’est souvent pour le mieux !
Je suis curieuse de savoir comment tu as fait pour déterminer quel serait ton nouveau projet.
Ici, je n’ai toujours pas trouvé quel était le travail qui me passionnerait. Je me contente d’un travail qui m’intéresse parfois, avec des horaires pratiques, des collègues supers sympa et une grande liberté pour organiser mes journées et ma vie privée.
Est ce qu’il faudrait que je trouve autre chose ? Et comment trouver ce qui me plairait ?
Je pense qu’on n’a pas forcément besoin d’un boulot qui nous passionne, on a besoin d’une vie dont l’équilibre répond généralement à nos besoins mais comme ceux-ci peuvent évoluer, c’est bien de se poser la question régulièrement…
En ce qui concerne « comment trouver ce qui nous plait », je dirais d’écouter la vie, de creuser en soi, d’accepter l’incertitude et de garder les yeux et le cœur ouverts mais c’est sans doute parce que la vie a été très généreuse avec moi en m’ouvrant des portes que je ne soupçonnais pas 🙂
[…] Comme je le racontais la dernière fois, en ce début d’année 2020, j’ai réalisé que je voulais changer de cap. Processus un peu long et difficile mais une fois la décision prise, ça allait mieux… […]
[…] En janvier, j’ai donc décidé de quitter mon travail. […]