Comme je le racontais la dernière fois, en ce début d’année 2020, j’ai réalisé que je voulais changer de cap. Processus un peu long et difficile mais une fois la décision prise, ça allait mieux…
Trouver une autre voie ?
Bon, savoir qu’on veut changer, c’est un premier pas, trouver ce qu’on veut et peut faire la place, c’est beaucoup d’autres pas à faire…
Rendons à César ce qui appartient à César : c’est d’abord ma sœur (rebaptisée ma coach officieuse depuis) qui m’a aidée en mettant les pieds dans le mille : « Claire, tu as toujours écrit, prends un papier et un stylo et mets tout ça par écrit, ça va t’aider à réfléchir ».
J’aurais normalement pu penser à cela toute seule tellement c’est en totale adéquation avec ce que je suis et fais normalement… Mais m’étant pas mal perdu dernièrement, j’avais besoin que quelqu’un de bienveillant me le signale. (Merci Maylis <3)
Crédit photo libre de droits : GLady
J’ai fait mieux que prendre un papier, j’ai pris un nouveau carnet (j’ai toujours un carnet avec moi mais les derniers manquaient de profondeur dans le contenu), j’ai écrit « Carnet pour une nouvelle vie ? – 2020 » sur la page de couverture et j’ai commencé à écrire.
Dans les premières pages, écrites en janvier, il y a des listes et des notes avec les titres suivants :
- Situation actuelle
- Comment en sortir
- Mes jobs de rêve
- Ce que j’aime dans mon job actuel
- Ce que je voudrais
- Ce que je sais faire
- Un tableau classant mes aspirations de « indispensables »à « bien mais négociations »
Il était assez clair pour moi que je souhaitais quitter le monde de l’enseignement pour voir autre chose.
Et à ce moment-là, je croyais dur comme fer qu’il me fallait un travail salarié pour les horaires fixes et la stabilité financière…
Se faire aider
Dans ce changement, j’ai eu la chance d’avoir en plus de mon carnet, des personnes de confiance à qui en parler. Ma sœur donc mais aussi et avant tout mon mari.
L’amoureux est celui qui m’a soutenue d’un bout à l’autre, m’a écoutée, croit toujours autant en moi même quand je suis dans le brouillard. C’est tellement précieux un partenaire de vie comme ça…
De plus, j’ai très tôt commencé à en parler à mes amies d’ici, un groupe de mamans géniales avec plein d’histoires différentes. On m’a conseillé deux personnes à qui parler. J’ai pris rendez-vous avec les deux.
Neza Krek est la première. Je la connaissais sans savoir son métier puisque nous avons fait du yoga prénatal ensemble. En découvrant ce qu’elle fait professionnellement « carreer choice mentor » (= Conseillère en choix de carrière) avec la grande idée « helping curious women design a career that fits who they truly are » ( = aider les femmes curieuses à concevoir une carrière qui va avec qui elles sont vraiment), j’ai été intriguée.
Il se trouve que c’est aussi en fait ma voisine ou presque, donc je suis allée chez elle pour un premier rendez-vous. 2h à parler où j’ai été chamboulée, j’ai pleuré, j’ai creusé. Ça m’a fait du bien, ça m’a ouvert des réflexions.
La deuxième est Jane Stephenson, coach en carrière personnel.
Après ces deux premiers rendez-vous, j’ai décidé de travailler avec Jane. Ce que fait Neza est fantastique mais j’avais l’impression que nous étions peut-être un peu proches (nos enfants ont le même âge et nous habitons le même quartier, nous nous croisons super souvent, ça me gênait un peu pour travailler en profondeur sur ce qui vit en moi avec elle) et surtout il me semblait que le travail qu’elle fait avec ses clientes est quelque chose que j’avais déjà en grande partie fait. Jane était plus dans l’optique de m’aider à cibler les postes intéressants par rapport à mes compétences et mes envies, à refaire mon CV, mon LinkedIn, à candidater etc.
Les portes ouvertes
J’avais fixé mon départ de mon école au 31 mars. Et l’idée de base était d’enchainer directement avec un boulot au 1er avril.
Bon, rapidement, ne dormant pas la nuit (j’ai des enfants avec une option sommeil pas optimale), prenant conscience de tout ce que je représente d’un point de vue administratif mais surtout émotionnel de quitter une entreprise qu’on a créée, j’ai décidé de plutôt viser pour un nouveau boulot début mai. Le but était de savoir que faire, d’avoir mon CV prêt pour ce moment-là mais de prendre le temps en avril de me reposer et postuler. Ça me faisait un peu peur, ce vide mais c’était la meilleure solution et Jane était tout à fait optimiste sur mes chances de retrouver rapidement un emploi.
Nous avons bien travaillé en définissant mon profil : caring leader (ah je galère encore à traduire celui-là en français…), disruptive, créative, entreprenante, fédératrice, compétences en communication et écriture, intelligence sociale et émotionnelle…
Et alors que dans mes moments de doute, je me disais « au pire, je vais répondre au téléphone pour une de ces boites qui embauchent des multilingues, au moins, j’aurais une stabilité et des horaires fixes », Jane a réussi à me montrer à quel point j’avais en fait bien besoin d’un travail où je rencontre des défis et à quel point mon profil pouvait intéresser les entreprises.
Au premier avril 2020, j’avais donc deux CV prêts : un en « learning and development » (une part des ressources humaines qui essaie d’améliorer « l’efficacité des organisations et des individus et des équipes qui les composent » comme dit Wikipédia) et un pour « business development » en ayant en tête les entreprises qui souhaitent s’implanter ou se développer sur le marché français.
J’avais même déjà eu un entretien quelques semaines avant pour un boulot que je ne souhaitais pas finalement car il impliquait pas mal de voyage… C’était pas mal parti cette histoire.
Sauf que comme tu le sais, au premier avril, j’étais peut-être libre de mes engagements et avec un super CV mais on était aussi en pleine crise COVID, j’avais mes deux enfants à la maison pour une durée inconnue et beaucoup d’entreprises avaient gelé leur recrutement.
Finalement, mon plan pour avril à me reposer et chercher un boulot s’est envolé… Mais je m’estime chanceuse de ne pas avoir eu à faire le grand écart de tous les parents qui ont du s’occuper de leurs enfants en télétravaillant sur la durée. Vu le nombre de fois où ma fille s’est incrusté dans un Zoom avec mes collègues de l’école les 2 dernières semaines de mars, c’était un grand soulagement de n’avoir que la casquette de maman au mois d’avril.
Profiter pour faire ce que j’aime…
J’étais vraiment dans une situation assez privilégiée : mon mari travaille à 80%, confinement ou non, le mercredi est son jour à s’occuper exclusivement de ses enfants, ça me laissait donc une journée complète pour moi avec certitude. Et puis avec un peu de chance, il y a les siestes et les soirées.
Comme avant mon école me prenait énormément de temps, j’avais l’impression d’avoir un grand champ vide en face de moi pour pouvoir faire ce qui me plaisait.
Ma coach Jane m’a conseillé de profiter de cette période de calme en recrutement pour me former à quelque chose. J’ai bien pensé à reprendre des cours de néerlandais ou des cours dans le domaine du business et puis, la vie est trop courte, j’ai décidé de me faire plaisir, en m’inscrivant à deux cours en ligne :
- Un de Communication Non Violente. Je lis et échange sur cette approche depuis plusieurs années mais j’avais envie de vraiment creuser
- Un cours de l’université de Stanford : Love as a social force of justice. Il fut un temps où j’ai pensé à étudier la philo parce que ça me passionne et puis, j’ai fait des lettres modernes pour plein de raisons que je trouvais rationnelles (genre « les débouchés »). Mais ce cours, c’était l’occasion de renouer avec la philo en se penchant sur une approche très pragmatique des relations humaines via l’amour #jesuisunebisounours
Je faisais ça avant tout pour moi mais aussi car je crois foncièrement que toute entreprise à besoin de « caring leaders » et que ces deux cours pouvaient faire de moi une meilleure manageuse ou collègue.
Autre chose que j’ai eu envie de faire, c’est d’écrire plus. Ou plutôt (car je n’ai jamais arrêté d’écrire vraiment), de me consacrer à l’écriture créative.
J’ai donc :
- écrit un livre pour enfants
- participé à des ateliers d’écriture
Ça a fait pétiller mes idées et réveiller mon esprit entrepreneurial !
La petite machine dans ma tête qui tourne, tourne
Ma formation en Communication Non violente a été un coup de cœur, l’impression d’entendre ma voix intérieure de manière claire. Mon retour vers l’écrit créatif est un apaisement et un épanouissement…
Et paf, ça fait des chocapics ! (oh, les références de folie)
J’ai eu tout d’un coup cette idée de lier l’écriture créative telle que pratiquée en ateliers d’écriture avec le langage de la CNV pour creuser en soi.
Dans mon cahier, à la date du 11 avril, il y a « faire écrire pour faire changer de perspective », « remettre les mots, les émotions au milieu ».
Au 20 avril, j’affine une idée : « préparation / accompagnement créative et empathique à un bouleversement / changement par l’écrit »
Le 23 avril « ateliers pour permettre de s’exprimer, de trouver des mots pour soi, pour ce qui vit en nous mais qu’on ignore »
Mais à la page d’à côté, j’écris « pour plus tard, pour quand mes enfants dormiront la nuit »… Je m’explique que je suis heureuse de voir que mon esprit entrepreneur fonctionne encore.
Et cette phrase-là « il est possible que j’ai trouvé la voix / voie qui me permettra de concilier toutes mes inspirations, intérêts et besoins »
Mais je croyais encore que non, non, je cherche un travail pour là, pour maintenant… Ce genre de projets, ce sera dans quelques années…
C’est la vie et l’alignement des étoiles, des planètes ou que sais-je qui m’a fait me lancer. Mais ça, ça mérite un troisième article !
Les ateliers d’exploration émotionnelle dont je parle dans cet article existe bel et bien aujourd’hui, tu peux en retrouver le programme par ici.