Cet article a été écrit en février 2014, bien avant que j’offre l‘exploration émotionnelle. J’ai décidé de republier ces chroniques sur ce site car elles sont précieuses pour moi, elles peuvent aussi inspirer d’autres futur·e·s marié·e·s. Et puis, il y a dans ces écrits-là déjà le partage de mon cheminement autour des émotions.
Bon, tu dois te dire que je suis bien gentille avec ses grandes réflexions : pourquoi un mariage imparfait ? Pourquoi se marier ? Pourquoi en deux temps ? Pourquoi un mariage participatif ?.. Mais que concrètement, tu n’en sais pas bien long !
On y arrive !
J’ai choisi de commencer par te parler de nos valeurs, parce que c’est par-là que nous avons nous-même commencé, en prenant notre temps. Et puis, on essaie que ce soit ces valeurs, justement, qui guident tout le reste… Mais reprenons maintenant l’histoire concrète du début.
Retour en arrière…
On va remonter en juin 2012. Oui, si loin. Ah non, encore plus loin ! D’abord, la genèse…
L’amoureux est entré dans ma vie en mai 2010. A l’époque, j’avais bien d’autres plans et un grand hollandais, ça n’allait pas dans mes bagages… Mais voilà, les beaux yeux bleus… Et c’est peut-être naïf, mais j’ai très vite eu envie de m’engager avec cet homme-là. Alors, je ne peux pas te dire quand on a parlé de mariage pour la première fois. Mais en juin 2012, il y a eu ce qui restera pour moi LA demande.
Non, je ne me souviens pas de la date. Je suis nulle pour les dates (c’est pour ça que je trouve ça trop cool de me marier civilement le 14 juillet, y a moins de chance que j’oublie !).
Par contre, je me souviens du soleil qui entrait par la baie vitrée, de la musique qui a tout provoqué et du regard de l’amoureux.
Il a dit avec un voix pleine d’émotion : « I really would like to marry you ». Et c’était, pour moi, la plus belle demande…
Même si ton niveau d’anglais est semblable à celui d’un ruminant d’outre-Pyrénées, tu vois que techniquement, il n’a pas posé de question. C’était une constatation : il avait vraiment vraiment envie de m’épouser, dans un avenir plus ou moins proche, chouette !
Constatation qui a été productive, puisque je me suis retrouvée à lire frénétiquement les blogs de mariage on s’est mis à réfléchir à ce qu’on voulait pour notre mariage…
Mais nos situations professionnelles d’alors ne nous permettaient pas de lancer un tel projet. Et l’amoureux tenait vraiment à formuler la question et à m’acheter un caillou. Soit.
Entre juin 2012 et février 2013, on n’a donc pu beaucoup rêvé, imaginé et pensé à notre mariage, à deux… On a pu définir toutes ces valeurs que je t’ai présentées, et comme je te le disais, c’était un peu notre secret… Et puis, on a commencé à aller dans le concret.
Du rêve au concret
A l’époque, on avait plein d’incertitudes professionnelles et ce n’était pas toujours joyeux, à la maison. Alors, c’était bien de rêver au mariage pour se projeter dans du bonheur. C’est comme ça qu’on s’est mis à faire la liste des invités et qu’on a fureté sur le net pour les salles. On a finalement défini des critères ensemble.
On voulait donc :
- Une salle pouvant accueillir entre 50 et 70 personnes pour le repas
- Pas à 150km de l’église. Ça paraît logique, mais quand c’est dans un village « sur mer », il n’y a pas forcément beaucoup de choix (non, le bateau n’a pas été envisagé !)
- Pas de limite d’heure : on a bien l’intention de faire la fête jusqu’au bout de la nuit !
- Pas de prestataire imposé, forcément.
- De préférence avec des couchages, comme on a beaucoup d’invités venant de loin.
- De préférence avec un charme champêtre normand, pour nos invités qui ne connaissent pas la région. Et puis, je dois t’avouer, j’ai fait une fixation sur les poutres apparentes, j’adore les poutres apparentes… (Si toi aussi, future mariée, tu n’as pas eu une obsession inexplicable sur un truc sans importance, vas-y jette-la-moi, cette pierre !)
- De préférence un endroit où on peut faire le goûter d’honneur (100 personnes), le repas et la fête et où l’on se sente chez nous le temps d’un week-end.
- Et donc, de préférence avec un joli jardin, pour mon goûter !
Bref, en février 2013, toujours pas de demande à l’horizon, mais un espoir pro pour l’amoureux. Alors je lui ai demandé si je pouvais commencer à contacter les salles qu’on avait repérées « pour voir » (ouais, bon, il n’a pas cru une seconde à l’air faussement détaché de ce « pour voir » hein…).
Et là, c’est le drame. Notre salle coup de cœur, qui n’affiche pas ses prix sur son site, nous répond :
- c’est 3 000€ le week-end (outch…)
- Pour 2014, ils leur restent 3 week-ends.
Oui, 18 mois avant, il y a peu de salles de caractère dans le coin et la Normandie est très prisée pour les mariages, apparemment ! Double-outch. Réalité appelle Claire. Je répète, réalité appelle Claire, vous m’entendez ?
Mais j’ai de la ressource. En cas de coup dur de la réalité, il faut la prendre à bras le corps et penser « organisation ».
On aurait pu revoir le budget, mais ça allait à l’encontre de nos valeurs de base.
On a donc préféré se re-concentrer sur nos exigences et se demander quels critères étaient prioritaires… C’est pour ça que je me suis lancée dans la prise généralisée d’infos et un tableau récapitulatif à double entrée avec des colonnes par critère… Très pratique, pour une vision d’ensemble !
Un coup de cœur dans le budget
Et après avoir pu remplir toutes mes colonnes pour chacune de mes lignes/salles, nous sommes sortis avec un autre coup de cœur. Mais cette fois, vraiment dans le budget !
La salle n’a pas un grand domaine autour, elle ne peut accueillir que 70 personnes maximum (mais avec une véranda en plus, pour danser) et elle ne propose que 14 couchages. Mais sinon, le cahier des charges est bien rempli. C’est plein de charme, et la propriétaire est d’accord pour qu’on mette une tente de réception pour notre goûter d’honneur dans le jardin et pour accueillir 100 personnes. Et tout cela pour un prix plus raisonnable : 1400€ le week-end.
Crédits photo : Ferme du Meslay
Nous avons décidé de profiter des vacances de février pour aller visiter. Rendez-vous pris avec le coup de cœur, et simple contact pour les autres.
Ce qui est bien, c’est quand le coup de cœur est aussi sympa en vrai que sur papier et que tout nous plaît, on ne voit pas pourquoi on perdrait notre temps précieux à aller voir ailleurs ! En plus, vu que c’est une petite salle (70 invités maximum), on a un peu de temps pour décider de la date et signer, aucune date n’étant encore prise pour 2014. Voilà, en février 2013, on avait notre salle !
Et donc des fiançailles ?
Oui, on a fait une salle visitée, une salle réservée. Mais si tu suis bien, on n’était toujours pas officiellement fiancés. Et à part nos parents et deux-trois amis, personne ne savait qu’on comptait se marier en août 2014… Petit à petit, on a commencé à en parler aux vraiment proches.
L’amoureux a décidé d’en parler à son frère lors du weekend de Pâques. Et quand on est rentrés à la maison après, il était tout excité. On n’arrivait pas à dormir et on a discuté, encore et encore, du mariage… J’ai fait remarquer à l’amoureux que c’était bien joli tout ça, mais qu’il ne m’avait toujours pas posé LA question. Ok, entre toi et moi, je dois l’avouer, je m’impatientais très légèrement…
Et là, paf : « Ok… will you marry me? »
Ouais, la question des films américains. Sauf qu’on était au lit, il faisait noir, je portais mon pyjama en polaire avec des pattes de chien dessus et il était minuit passé : on était donc le 1er avril ! Glamour, quand tu nous tiens… J’ai donc ri. Et puis, j’ai pris conscience de l’émotion dans sa voix. J’ai dit oui, bien sûr, mille fois oui… C’est idiot, mais c’est la force des mots. Les choses sont devenues réelles, concrètes. Hop, coup de baguette magique ! Ouais, ouais, on l’a même mis sur Facebook directement, le 1er avril. Mais personne n’a cru que c’était une blague, j’ai été déçue !
L’amoureux a un peu regretté la manière. Une part de moi était déçue aussi. Mais c’’est nous. Et puis pour moi, le moment vraiment émouvant, c’était juin 2012. Il m’a avoué qu’il cherchait la bague parfaite depuis des semaines, mais qu’il n’arrivait pas à trouver… Cette bague, il a fini par la trouver en suivant mes conseils d’aller voir sur Etsy.
Il tenait au bijou bien plus que moi. J’en porte peu et je n’y connais rien, alors que lui a toujours aimé les minéraux et pierres précieuses… Il avait une idée précise de ce qu’il voulait. Un jour, en mai (oui, je suis vraiment nulle pour les dates, j’ai du vérifier sur Facebook pour le mois !), il m’a dit qu’il avait trouvé et qu’elle arrivait de Thaïlande. On a attendu et déballé le paquet ensemble. C’est une aigue-marine, montée sur un anneau en argent. Et vu que je ne suis pas douée, je m’étais trompée en mesurant mon doigt toute seule. Je n’ai pas voulu l’enlever une fois mise, je la porte donc au majeur.
Elle est belle et simple. Et mon amoureux a mis tellement de cœur à la choisir que je ne pouvais que l’aimer.
J’ai passé plusieurs semaines à regarder la pierre changer de couleur suivant la lumière avec un souris béat. Encore aujourd’hui, quand ça ne va pas, la regarder me redonne le sourire…
Je ne pense pas que j’ai eu une demande qui fasse rêver. Il n’y avait ni genou à terre, ni l’effet de surprise, ni le lieu romantique. J’ai eu des moments où la petite fille biberonnée aux histoires de princesse a été un peu déçue de cela. Mais cette demande en trois parties, elle m’a aussi touchée, émue et même fait rire !
Et puis, l’avantage de faire un peu dans le désordre, c’est que, quand enfin tu es finalement officiellement fiancée, tu peux répondre aux questions « Où ? Quand ? Comment ? » qui arrivent directement après le « Wahou » ou « Super ». Ce n’est pas plus mal de connaitre les réponses à l’avance, pour ne pas être influencé et préparer ses arguments en cas de désaccord (qu’il y aura de toute manière, malheureusement, être fiancés ne rend pas le monde plein de bisounours…)
Et toi, ta demande : plutôt romantique, drôle, insolite ? Ta recherche de salle a été aussi simple que la notre ? Tu as fait les choses « dans l’ordre » ou pas ? Raconte !