L’aventure des pots de confiture pour les invités

Cet article a été écrit en mars 2014, bien avant que j’offre l’exploration émotionnelle. J’ai décidé de republier ces chroniques sur ce site car elles sont précieuses pour moi, elles peuvent aussi inspirer d’autres futur·e·s marié·e·s. Et puis, il y a dans ces écrits-là déjà le partage de mon cheminement autour des émotions.

Je laisse donc la parole à Claire fiancée…

Tu le sais maintenant, on compte bien exploiter nos invités…

Qu’offrir comme cadeaux aux invités ?

Donc bon, on a intérêt à assurer sur les cadeaux d’invités ! Moi, perso, je ne fais pas partie de la ligue anti-dragées. C’est comme les pièces montées, on n’en mange que pour des grandes occasions, alors c’est une bonne madeleine de Proust pour moi. Et puis, miam chocolat… Mais miam aussi, amandes… Je ne suis pas difficile, moi !

Mais bon, je ne me marie pas toute seule. Non, non, il parait que l’Amoureux a son mot à dire dans l’histoire…

Et Monsieur, il trouve que les dragées, c’est pas terrible. Et puis, c’est cher pour ce que c’est, surtout si tu en veux des bonnes. Et puis, c’est pas nous. Et puis, c’est pas fait maison. Et puis… Bref, il ne voulait pas de dragées.

Donc il fallait trouver autre chose. De préférence qui fasse « nous ». Et qui soit fait maison. Et même si on les aime bien, nos invités, si ça pouvait éviter de nous coûter un rein… Et là, on a repensé au premier été où l’Amoureux est venu chez mes parents.

Ma maman en avait profité pour nous exploiter nous demander de l’aider à faire des confitures. Elle avait récupéré des fruits à trier, dont une bonne partie était pourrie. Des nectarines et des abricots. Et nous, on devait trier, couper, dénoyauter. On a fini en bataille de fruits pourris. Glamour. N’empêche, c’est un de nos souvenirs qui nous fait encore rire…

Voilà pourquoi on a décidé qu’on voulait de la confiture, de préférence de fruits d’été, pour cadeaux d’invités.

Il fallait donc la faire l’été. Même si ma maman me disait « non, mais on peut faire des châtaignes à l’automne ou des oranges à Noël », je suis têtue. Bon, comme je me marie en août, je ne me voyais pas le faire les semaines juste avant le mariage. Alors, il fallait encore s’y prendre à l’avance

Nous devons rentrer en Normandie dans deux jours, quand l’idée a bien germé. J’en parle à ma mère qui, super efficace, réussit à me récupérer des fruits (gratuits, les invendables de sa marchande habituelle). Mais il va falloir faire la confiture rapidement…

Dans quels pots offrir la confiture ?

Je regarde en ligne, mais c’est trop tard pour commander des pots… Et les petits-pots-mais-pas-trop-petits (pas genre ceux qu’on te donne à l’hôtel, on n’est pas rapiats à ce point !), ça ne court pas les rues. Ma maman ne se désespère pas. Elle commence à appeler les apiculteurs de la région, pour demander où ils se fournissent. Puis les magasins de vaisselle. On finit par apprendre que « peut-être, à Casa »…

On file à Casa. Ils en ont 25 en rayon, mais on peut en commander. Bon, les fruits ont besoin d’être cuits, on les prend ! On se rendra compte plus tard qu’on aurait pu congeler les fruits pré-cuits, mais pas grave !

Voilà comment on craque et achète des pots à plus d’1 euro pièce. Heureusement qu’on ne paye pas les fruits ! Mais ils sont tellement mignons, ces pots ! Allez, maintenant, va falloir faire 7 kg de confiture… Zou, au travail !

J’adore la bassine à confiture, ça fait style « je suis une sorcière qui fait sa potion magique »… La mise en pot fut bien galère. Les pots sont petits pour la louche et surtout, certains pots ferment mal… Mais on y arrive, au bout de la première tournée :

On doit attendre que Casa reçoive les autres… Il faudra revenir en Normandie et retrouver des fruits ! En attendant, on peut réfléchir à la décoration des pots. Monsieur n’aime pas le dessin des couvercles. Et moi, j’aimerais qu’on écrive la date du mariage dessus…

Comment décorer les pots ?

Après un peu de réflexion, on en est arrivés à cette présentation :

C’est une photo de ma webcam, parce que chez nous, on skype avec ses proches. Ne me demande pas pourquoi, elle met les photos en miroir. Bref, c’est mon frère qui nous a fait les fichiers d’étiquettes, c’est à lui à qui nous montrons comment c’est trop cool, trop beau, trop choupiiiii…

Mais si tu sais lire en inversé, tu vois peut-être un petit problème… Dont on s’est aperçus après l’impression de la totalité des étiquettes… No comment (au moins, c’était pas après les avoir collées sur tous les pots).

Donc, on avait le prototype. Et plein de tissus trouvé chez Emmaüs. Après, fallait faire la production en chaîne. Moi, je ne coupe pas droit, alors en rond, avec des ciseaux crantés, même pas la peine d’essayer… C’est donc l’amoureux qui s’est tapé les 70 tissus, en plusieurs dimanches :

Mais une fois cela fait, il fallait encore refaire de la confiture ! Heureusement, ma maman a eu l’intelligence d’essayer de congeler des fruits, déjà dénoyautés et pré-cuits. Encore un peu de nectarines et les prunes du jardin. Pour ces dernières, c’est  ma grand-mère qui a retiré les noyaux (on exploite tout le monde, je te dis…)

Donc, quand on est revenus à la Toussaint, on avait du pain sur la planche.

Mais on a d’abord découvert que deux pots faits l’été avaient moisi et fui sur les autres. Ouch, il va falloir nettoyer, vérifier tous les pots et faire quelque chose pour ces couvercles qui vont mal sur certains pots… C’était reparti pour une semaine d’atelier confitures !

Réalisation :

La pause glamour en tablier, c’est cadeau…

La mise en pot assez galère, car il faut trouver quel couvercle ferme bien sur quel pot. Et les pots sont chauds et doivent être retournés le plus vite possible, pour stériliser à chaud… Nettoyage des pots à la brosse à dents par l’amoureux et vérification qu’ils sont bien fermés :

Non, c’est faux, l’Amoureux ne se tape pas toutes les tâches ingrates…

Et après, il a fallu décorer ces pots. Là, on a appelé du renfort.

Mon frère ainé à donc créé les étiquettes (avec la bonne date, au final). Ma meilleure amie les a découpées. Moi, j’ai fait des trous dedans. La question de « comment faire des trous ? » s’était posée. On avait fait le tour de la ville d’à côté, pour trouver une mini-perforatrice. On n’avait encore pas pris le temps de réfléchir avant, pour commander en ligne (oui, comme pour les pots, on n’apprend pas de nos erreurs, tu vois…).

Mais finalement, avec un bout de carton comme patron pour la rigidité et une grosse aiguille à coudre, ça a fait l’affaire !

Et enfin, y’ a le plus fun : fixer le petit truc en tissu avec du raphia, sur lequel on ajoute la petite étiquette. Donc, il faut :

  1. Fixer le tissu bien centré
  2. Mettre un élastique pour tenir
  3. Mettre le raphia autour du pot, faire un nœud
  4. Enlever l’élastique du dessous (avec une aiguille, c’est plus facile…)
  5. Glisser l’étiquette sans que le raphia ne se dépiaute
  6. Faire une rosette

Et voilà ! Au bout d’une dizaine, tu commences à prendre le coup de main… Du coup, on est hyper concentrés :

Mais le résultat est trop super mignon (en toute modestie). Et la confiture est bonne – fallait bien goûter ce qu’on donne à nos invités !

Et même s’il y a eu des moments un peu galères (quand tu te rends compte qu’un pot à fui et que tu as peur que toute ta confiture soit à mettre à la poubelle…), « l’opération confitures » reste un super souvenir. On a fait ça à plusieurs et on a bien rigolé… On risque d’en parler encore dans plusieurs années !

On espère que nos invités seront contents. D’ailleurs, on est tellement adorables qu’on leur a même prévu un deuxième cadeau… Mais il faut garder un peu de surprise pour toi aussi. Alors tu attendras le mariage pour le voir, celui-là !

Toutes photos : D.R.

Et toi, tu as prévu un cadeau fait-maison ? Tu as eu des péripéties pendant tes préparatifs ? Ou tu trouves que les dragées, ça ira bien ? Raconte !

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