Mon mariage participatif et trilingue : la suite de la cérémonie religieuse

Cet article a été publié pour la première fois en mars 2015, bien avant que j’offre l’exploration émotionnelle. J’ai décidé de republier ces chroniques sur ce site car elles sont précieuses pour moi, elles peuvent aussi inspirer d’autres futur·e·s marié·e·s. Et puis, il y a dans ces écrits-là déjà le partage de mon cheminement autour des émotions.

Je laisse donc la parole à Claire jeune mariée…

La dernière fois, j’ai commencé à te raconter notre cérémonie religieuse. Je t’ai laissé à l’homélie, juste avant que la célébration du mariage en elle-même ne débute.

Voici la suite donc…

Nos vœux

Nous avions décidé d’intégrer des vœux personnels. C’était très important pour l’Amoureux (dans sa culture protestante, on laisse plus de place pour les déclarations faites avec ses propres mots). Nous les avons appelés, sur le livret, « déclarations d’intention des mariés ». Ils reprenaient en effet beaucoup nos lettres d’intention (document à écrire avant la célébration d’un mariage dans l’église catholique).

Je dois commencer car j’ai peur qu’après la déclaration de l’Amoureux, je ne puisse plus parler… Mes vœux sont assez longs et en anglais mais je suis très fière de les avoir appris par cœur pour regarder mon Amoureux dans les yeux… Je ne dis pas exactement tout comme prévu et, entre deux sanglots, on ne doit pas bien comprendre mais son sourire et son regard me portent…

Crédits photo : Mamzelle Joe

Puis ce fut son tour et ses vœux qui lui ressemblent tellement, si honnêtes, si profonds, si mesurés dans chaque mot me font fondre… Je ris, je pleure…

Crédits photo : Mamzelle Joe

Crédits photo : Mamzelle Joe

Et parce que j’ai regardé la vidéo des milliers de fois déjà, je les connais par cœur maintenant et c’est comme un secret au fond de mon cœur que je peux savourer à tout moment parce que je sais, je sens, qu’il fait et qu’il fera tout pour respecter ce qu’il a dit ce jour-là…

(Et, désolée, mais je ne souhaite pas partager ces mots avec toi).

Ces vœux ne font donc pas partie du déroulement standard d’un mariage catholique habituel, ils précédaient donc nos « oui » et nos consentements.

L’échange des consentements

Au moment des échanges de questions (au nombre de 4), on a d’ailleurs eu un petit moment rigolo où le prêtre voulait savoir qui lisait le texte en néerlandais… Alors que c’était juste sur le livret pour que les néerlandophones suivent. C’était bien la peine de lui avoir fait une version du déroulement rien que pour lui avec seulement « ce qui est dit ».

Notre célébrant a aussi beaucoup fait rire les copains de l’amoureux en prononçant son prénom à la française !

Et puis, alors qu’on en avait discuté et fait bien attention à ce qui était dans le livret, il a parlé plus tard de « passer à la bénédiction des alliances » au lieu de parler d’échange d’alliance comme convenu – ça peut te paraître du chipotage mais les mots ont beaucoup de sens pour moi et c’était d’autant plus important dans notre démarche œcuménique…

Mais comme on ne se souciait pas d’avoir un mariage parfait, qu’il a été vraiment ouvert pendant notre préparation et jovial le jour J, on lui pardonne aisément ces quelques couacs !

On a donc dit « oui » à tout puis on s’est dit qu’on s’aimerait « tous les jours de notre vie » (enfin moi, j’ai dit « alle dagen van mijn leven » avec mon magnifique accent français en néerlandais) et on a échangé nos alliances.

Sauf que la mienne ne passait pas et que l’Amoureux a dû forcer. Ce n’était pas romantique mais ça a détendu l’atmosphère peut-être un peu trop chargé d’émotions…

Crédits photo : Mamzelle Joe

Et puis, le prêtre a dit qu’on pouvait s’embrasser…

Il ne fallait pas nous le dire deux fois ! Et on nous a applaudi !

Crédits photo : Mamzelle Joe

Un petit couac

Et dans le registre « couacs et détente d’atmosphère », il y aussi eu notre rituel du cierge.

Nous avions décidé qu’avant nos vœux nous allumerions nos cierges de baptême au cierge pascal (comme lors du baptême en fait) puis que nous les confierons à nos témoins le temps de la célébration même du mariage pour les reprendre une fois mariés et pour allumer ensemble un plus gros cierge commun symbolisant l’unité pendant le chant « souffle imprévisible ».

Tout allait bien jusqu’au moment où il a fallu allumer cette bougie de l’unité…

Crédits photo : Mamzelle Joe

Ma Maman avait préparé ce cierge qu’elle avait mis entre nous avec du lierre en bas et un ruban bordeaux dessus, c’était très beau… Mais il n’a jamais voulu s’allumer !

Crédits photo : Mamzelle Joe

Et tu sais quoi ? Sur le moment, on était tellement heureux qu’on s’en fichait complétement ! On a essayé plusieurs fois, ça n’a pas marché. Le prêtre a demandé si je pouvais expliquer à l’assemblée ce qu’on voulait faire. J’ai fait mon speech et j’ai fini en disant « bon, je crois que c’est mal barré pour l’unité là ». L’Amoureux a traduit. Tout le monde a rigolé…

Et aujourd’hui encore, ça nous fait rire. Les symboles sont beaux mais il n’y a rien de plus fort que les sentiments de nos cœurs !

Le temps de prière

Alors, c’est le cœur en joie, qu’avec la prière des époux nous avons remercié Dieu de cette richesse et nous lui avons demandé de nous accompagner sur ce chemin que nous prenons ensemble.

Puis, quatre de nos amis, ont confié nos autres intentions de prière avec la prière universelle. Le tout accompagné du chant « Jésus le Christ, lumière intérieure » chanté simultanément en français et néerlandais.

Le Notre père, dit aussi dans les deux langues en même temps en se tenant la main pour marquer l’unité, a clos ce temps de prières.

Le prêtre a fait la bénédiction finale et j’ai eu comme un moment de relâchement. C’était fini, après une cérémonie si belle, si touchante, si profonde pour moi, je pouvais respirer à nouveau… Il n’y avait plus qu’à ce que la quête soit faite et que nous signons les registres…

Une belle surprise musicale

Pendant ce dernier temps, ma responsable animation musicale (mon ancienne aumônière qui faisait partie des accompagnants de mon groupe pour le chemin vers la confirmation) m’avait proposé de jouer un fond musical sans paroles. Et, parmi ses propositions, il y avait l’instrumental de « Aimer c’est tout donner » que j’aime beaucoup.

Le jour J, nous étions encore assis pendant la quête et je regardais l’Amoureux avec tout l’amour du monde, heureuse, encore tout émotionnée et un peu soulagée aussi en me disant « voilà, ça y est ». Notre super groupe de musiciens (mariage participatif oblige, c’étaient des gens de la paroisse que je connaissais et qui étaient heureux de venir jouer pour notre mariage) s’est mis à jouer cette jolie mélodie… C’était doux et bon.

Et puis ma responsable animation musicale à qui j’avais donné tant de travail (je lui avais confié nos choix de chants et les adresses des musiciens prêts à jouer et elle a tout organisé, elle a permis les répétitions, elle s’est battue avec les chants en anglais, elle a organisé une mini-chorale, elle a fait appel à un autre de mes accompagnants du chemin à la confirmation pour chanter le chant d’entrée…) a voulu me faire un dernier cadeau surprise…

Elle s’est mise à chanter « Aimer c’est tout donner ».

Et sa belle voix, si haute, si pleine d’amour m’a complétement émue à nouveau. Et j’ai ressenti tellement fort les phrases qu’elle chantait « Sans amour, je ne suis rien… Aimer, c’est tout donner… et se donner soi-même ». J’ai littéralement fondu en larmes de bonheur, d’amour, en regardant l’homme avec qui j’allais passer le reste de ma vie…

Crédits photo : Mamzelle Joe

Clôture de la cérémonie

Et c’est (encore une fois) la main tremblante que j’ai signé les registres. Et l’Amoureux ne peut pas dire mieux (même si zut, ça ne se voit pas sur les photos) : parce qu’il pleurait, il a du s’essuyer les yeux avec un mouchoir et en a fait tomber sa lentille (qu’il a heureusement pu remettre bien vite). Moment de flottement tout de même : « mais qu’est-ce que tu fais ? » !

Crédits photo : Mamzelle Joe

Au passage, tu peux voir que mon équipe de décoration florale a aussi bien décoré l’autel… Et puis, la petite tête qui dépasse derrière, c’est mon petit-cousin ! Ma Maman m’ayant aussi fait la surprise de demander à mes petits cousins servants d’autel, de revêtir leur robe d’enfant de chœur ce jour-là.

Nos témoins ont fait leur travail très sérieusement et, voilà, on pouvait chanter « Oh happy day ! » (ce ne fut pas la version gospel et entrainante qu’on attendait forcément mais c’était fait avec le cœur et ça a donné tellement de fil à retord à notre super animatrice…).

Crédits photo : Mamzelle Joe

Ça y est, c’est le retour de l’air du bulot sous cannabis pour moi !

Ensuite, la plupart de nos invités sont sortis sous la pluie. Et nous, on a attendu un peu… Du coup, des gens en ont profité pour venir nous féliciter. J’ai souri et vaguement dit merci, je n’étais pas en état de parler intelligemment… Il y a des gens que je n’ai pas reconnus et je crois que je ne me suis même pas demandé qui c’était (un bulot ne doit pas avoir beaucoup de neurones alors sous substances)…

Et puis, nous sommes sortis.

Crédits photo : Mamzelle Joe

Je reviens très vite te parler de la sortie de l’église, de notre cortège de voiture et de l’arrivée à la salle dans une prochaine chronique !

Et toi, tu as prévu des vœux personnalisés ? Tu penses être ou tu as été très émotionnée lors de ta cérémonie ? Raconte !

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