Mon mariage participatif et trilingue : le début de la cérémonie religieuse

Cet article a été publié pour la première fois en mars 2015, bien avant que j’offre l’exploration émotionnelle. J’ai décidé de republier ces chroniques sur ce site car elles sont précieuses pour moi, elles peuvent aussi inspirer d’autres futur·e·s marié·e·s. Et puis, il y a dans ces écrits-là déjà le partage de mon cheminement autour des émotions.

Je laisse donc la parole à Claire jeune mariée…

Je t’ai laissé la dernière fois à la fin de notre séance photos. Mais l’heure tourne, il nous faut rentrer à la maison avant d’aller à l’église.

Comment nous rendre à l’église ?

Il était prévu que l’Amoureux parte d’abord avec mon frère dans notre sublime carrosse…

Au passage, qui a la chance qu’on lui prête une DS pour son mariage ? Ou comment le mariage est participatif au-delà de nos attentes ! La voiture appartient au père d’un ami de mon frère, un Monsieur qui ne nous connait pas mais qui nous a mis à disposition sa belle voiture de collection !

Crédits photo : Mamzelle Joe

Et l’amoureux qui adore les vieilles voitures, surtout françaises, était très très fier de pouvoir arriver dans une telle automobile !

Pour ma part, j’avais décidé que je voulais me rendre à ma jolie église à pied. Oui, oui… C’était un joli symbole pour moi, c’était me situer dans une habitude puisque c’est l’église où je suis allée pendant toute mon adolescence, et presque toujours à pied. Je voulais refaire ce chemin-là vers ce bâtiment si cher à mon cœur…

Crédits photo : Mamzelle Joe

Mais ne te fie pas au beau ciel de cette photo… Joëlle l’a prise le matin lors de notre visite chez le coiffeur. À un quart d’heure de la cérémonie, le ciel était vraiment noir et il s’est mis à pleuvoir des cordes. Tant pis, on prendra la voiture de Papa (sur le coup, je dois te dire que je m’en fichais… Finalement, ce n’était qu’un détail !).

Ma Maman est partie tôt avec mon cortège à l’église pour accueillir les gens. Mon Amoureux est parti avec mon frère en DS. Il ne reste plus chez mes parents que mon Papa, ma sœur (Kate avait Pippa mais je n’avais rien à lui envier, ma sœur a rempli le rôle aussi bien, voir mieux, personne n’a fait de commentaire malveillant sur sa tenue à elle, contrairement aux ragots après le mariage princier !) et moi.

Je tenais à arriver au dernier moment, je voulais que tout le monde soit entré dans l’église. Je souhaitais pouvoir me préparer spirituellement et émotionnellement calmement et ne pas sortir de ma bulle avant la cérémonie.

Ce à quoi je n’avais pas pensé, c’est le stress qui monte de l’attente. Je sens une boule se former dans mon estomac. Mon Papa tente de dissimuler son stress mais il y arrive mal et ne cesse de regarder l’heure… On finit par partir, 5 minutes de voiture… On est encore en avance, j’attends donc dans la voiture, ma sœur retouche mon rouge à lèvres (la maquilleuse ayant laissé le tube, super sympa !), tente de remettre la mèche qui s’est échappée de ma coiffure à la séance photo mais je suis trop fébrile pour la laisser faire (et voilà comment je pesterai sur cette mèche quelques semaines plus tard à la réception des images ! – mais ça fait aussi le mariage imparfait qu’on désirait…).

Et puis, on finit par y aller…

De la difficulté et du besoin que j’ai de mettre des mots sur cette cérémonie qui m’a chaviré le cœur

Ce que je vais essayer de te raconter maintenant et dans le prochain article, cette cérémonie religieuse, c’est la beauté de ce qui fut sans doute l’un des moments les plus touchants de mon existence.

Pendant cette célébration, j’ai eu l’impression simplement que j’étais tellement à fleur de peau, que chaque mot, chaque geste m’a touchée et je me suis sentie pleine d’amour, d’espoir, de foi… Pendant cette cérémonie, j’ai vécu quelque chose proche de l’indicible tellement s’est venu du profond de mon cœur.

Alors même si je l’ai dit, je pense que la pratique de la foi relève du privé, je crois que mon expérience peut servir à tous ceux qui préparent une cérémonie religieuse, c’est pourquoi, je souhaite la partager avec toi…

J’avais peur que les gens s’ennuient ou se sentent mal mais nous avons eu tellement de compliments sur cette cérémonie « émouvante », « à votre image », « profondément vivante », « respectueuse »… Je voudrais donc te montrer que quand on met du cœur dans la préparation, ça ne peut qu’être beau… Et même si peut-être un invité là dans le coin au moins a du trouver ça long, je me suis rendue compte que l’important, avant tout, c’est la manière dont je l’ai ressenti car ça a donné un vrai sens à cette journée.

Donc entre la décoration florale et la longueur de ton voile, n’oublie pas de penser à ces textes et ces chants qui t’emporteront sans doute le jour J !

Mais revenons à mon récit…

L’entrée dans l’église

Nous arrivons aux portes de l’église.

Je vois l’Amoureux avec sa Maman, son Papa et ma Maman et mes jolies demoiselles d’honneur (accompagnées de leur Maman jusqu’à l’entrée pour être sûr que tout se passe bien) qui m’attendent. Il y a aussi quelques dames du village, curieuses de me voir à l’extérieur mais, sinon mes consignes ont bien été respectées, les invités sont à l’intérieur.

Nous nous mettons en rang par deux (oui, ça fait tout de suite moins élégant dit comme ça) pour suivre le prêtre : d’abord l’Amoureux et sa Maman, puis ma Maman et le Papa de l’amoureux (qui a remonté l’aller en pleurant, l’émotion n’est pas que chez moi !), puis mon Papa et moi et derrière les demoiselles d’honneur (que, sur le coup, j’ai totalement oubliées…).

Je l’apprendrais plus tard, la photographe a demandé à laisser de l’espace entre les couples entrants, donc le cortège commence doucement sur « Down in the river to pray« , cette chanson qui me touche tellement…

Je suis à l’entrée de l’église, l’Amoureux est déjà en marche et je tremble d’émotion.

Crédits photo : Mamzelle Joe

Mon Papa (qui était bien ému aussi, il me semble) se met à fredonner « tadatadam » de la marche nuptiale…

Ici, une parenthèse s’impose : mon Papa fait partie des gens qui pensent qu’un mariage sans marche nuptiale (et sans pièce-montée) n’est pas un mariage complet et il nous a embêtés gentiment avec ça pendant des mois. Il fredonnait donc souvent la marche nuptiale quand on parlait mariage… Et ma Maman n’arrêtait pas de dire « fais attention, il va se mettre à la chanter bien fort en remontant l’allée. »

Crédits photo : Mamzelle Joe

Donc quand, tout à mon émotion, j’entends ce « tadatadam », ça me fait pouffer de rire et ça évacue un peu la pression avant ce grand moment. Et je peux le remercier aujourd’hui de ça, je crois que ça a beaucoup contribué à ce sourire que j’ai en remontant l’allée.

Crédits photo : Mamzelle Joe

C’est notre tour, voilà, on remonte l’allée de cette église que j’aime tant…

Et je ne vois pas les superbes compositions de fleurs faites par ma super équipe déco église de la veille. Je suis heureuse d’avoir les photos aujourd’hui pour admirer leur travail, toutes ces belles fleurs des jardins mises en bouquets tous différents…

Crédits photo : Mamzelle Joe

Ce que je vois seulement et encore de manière floue, ce sont tous ces visages amis souriants et la seule remarque constructive que je me fis fut « wahooo ils sont tous trop bien habillés » et puis le sourire de l’Amoureux en bout d’allée a éclipsé le reste. Je commence doucement déjà à pleurer…

Nous prenons nos places en chantant et en échangeant des regards, je me sens portée par un grand flot d’amour…

Le mot de bienvenue

Rapidement, on doit dire notre mot de bienvenue.

L’Amoureux d’abord en néerlandais puis moi en français. Je dois respirer très fort pour aller jusqu’au bout parce que je suis envahie par l’émotion et les larmes.

Crédits photo : Mamzelle Joe

Et, au passage, tu aperçois ma petite sœur derrière, parce que je lui avais demandé de m’assister dans mes mouvements avec mon voile de 3 mètres ! Pour le coup, ça faisait vraiment princesse mais, au moins, je n’ai rien renversé ou déchiré ! Donc je te conseille d’y penser pour les déplacements de la cérémonie si tu as un grand voile ou une grande traine car si, pour le reste, j’avais mes petites demoiselles d’honneur, je pense que c’est trop dur à gérer pour des enfants dans l’église. Et tant pis pour ceux qui ont fait la remarque qu’elle était trop grande pour ça (encore une fois, Kate avait Pippa non mais oh  !).

Crédits photo : Photo personnelle

En plus de ce conseil pratique, j’en profite pour partager avec toi notre texte de bienvenue parce que j’en suis très fière, il représente bien l’esprit que nous voulions pour cette célébration. Je le partage aussi parce que si ça peut t’inspirer, j’en serai honorée.

« D’abord, merci d’être là aujourd’hui pour nous accompagner en ce jour d’engagement. Certains sont venus de loin et la présence de tous nous touche.
Nous voudrions que chacun se sente le bienvenu ici, quelque soit la nationalité, la langue, les croyances. Nous sommes dans cette église aujourd’hui parce que nous croyons au mariage comme un sacrement au dessus de nous. Mais nous pensons aussi que notre couple a besoin de se nourrir de l’amour autour de nous et c’est pour cela que la présence près de nous de tous est importante ; vous pouvez donc nous accompagner sur cette route de l’engagement au mariage par vos prières ou simplement par les vœux de votre cœur. Nous espérons que vous aurez autant de plaisir à vivre cette célébration que nous avons eu à la préparer. »

J’en ai encore les larmes aux yeux de relire ce texte ! Mais poursuivons…

La lecture des textes

Venait ensuite le premier chant, « Comme un enfant » que j’aime tant.

Puis, la lecture de Jade, magnifiquement faite par ma meilleure amie et une amie très chère de l’Amoureux.

Ensuite, ce sont nos Mamans qui nous parlent de la force de l’amour

Crédits photo : Mamzelle Joe

Puis vient le temps du psaume. Nous l’avions choisi dans sa version chantée en néerlandais (et dans une traduction de tradition protestante, pour le côté œcuménique) et nous avions confié cette partie aux parents de l’amoureux.

Mélomane et profondément attaché à rendre notre cérémonie (très importante à ses yeux) la plus belle possible, mon beau-papa avait organisé une chorale en veillant à avoir plusieurs tons de voix et même en venant tester l’acoustique de l’église quelques jours avant. Il y avait donc pour entonner ce psaume mes beaux-parents, l’oncle, la tante et la cousine de l’Amoureux et puis mon beau-frère qui avait dit non pour participer au début mais qui le jour J a fait la surprise de se lever pour rejoindre la petite chorale. Et c’était très beau, très profond…

On nous en a beaucoup parlé après, même des non-croyants furent vraiment saisis de sa beauté.

Crédits photo : Mamzelle Joe

Mais on n’a pas vraiment le temps de se remettre de nos émotions. Car l’évangile nous a aussi beaucoup remué avec l’Amoureux. Il fut d’abord lu par le prêtre en français et entendre cet autre message d’amour, amour infini me touche profondément.

Mais quand c’est au tour de mon beau-papa qui lit le texte en néerlandais et qui nous regarde avec tout l’amour du monde et des larmes dans les yeux pour nous transmettre ce message, je ne peux plus retenir mes larmes qui coulent le long de mes joues…

Heureusement, il y a l’homélie du prêtre avant de devoir à nouveau nous exprimer avec la célébration du mariage en elle-même.

Encore beaucoup d’émotions à venir, un gros couac aussi dont on se fiche éperdument, des larmes et de la joie, je garde tout ça pour la prochaine fois !

Et toi, comment as-tu prévu de te rendre à la cérémonie ? As-tu prévu de faire participer tes proches pendant celle-ci ? Penses-tu qu’elle va être pleine d’émotions ? Raconte !

2 commentaires

  1. […] La dernière fois, j’ai commencé à te raconter notre cérémonie religieuse. Je t’ai laissé à l’homélie, juste avant que la célébration du mariage en elle-même ne débute. […]

  2. […] récente, prise sans qu’on en ait conscience. Vraiment trop d’amour… Heureusement, comme on l’a proclamé, il y a deux ans, « quand on se donne, ce n’est jamais « trop », c’est toujours « pas […]

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