Cet article me trotte dans la tête depuis longtemps (avant même la naissance de mon fils en fait. N.B : il a plus d’un an !)
Et puis, je repousse, par manque de temps mais aussi peut-être parce qu’il va falloir assumer ce que j’écris.
On va donc parler de mon téléphone en présence de mes enfants…
Crédit photo : Nicedule (libre de droits)
Une politique « pas d’écran avant trois ans »
De base, nous avons pris la décision de ne pas mettre nos enfants devant des écrans avant trois ans. C’est un choix qu’on a fait après la lecture (bon, surtout de mon côté) des méfaits des écrans sur les enfants.
Actuellement, ma fille a presque trois ans – et mon fils un an et des poussières – et on s’y tient globalement.
Nous ne les avons jamais mis devant la télé. Nous l’éteignons systématiquement s’ils arrivent dans la pièce et qu’elle était allumée.
Il est très très rare que nous allumons l’ordinateur devant eux et si on le fait, on essaie au maximum qu’ils ne puissent pas voir l’écran.
Du coup, je ne leur donne pas non plus mon smartphone pour jouer ou regarder des vidéos non plus bien sûr (je parle de moi parce que mon mari… n’a pas de smartphone !)
Mais ils regardent tout de même un peu l’écran du téléphone.
La politique n’est pas non plus hyper stricte dans le sens où je leur permets de regarder l’écran de téléphone :
- Pour voir une photo ou vidéo que j’ai pris d’eux s’ils me le demandent (enfin ma fille, mon fils ne demande encore rien). J’estime que c’est leur image et que c’est un premier apprentissage de droit de contrôle dessus (de même si ma fille dit non à ce que je la prenne en photo, je ne le fais pas).
- Pour faire des appels vidéos avec la famille. J’estime que garder le lien avec la famille est dans ce cas plus important que mon principe de « pas d’écran ». Sachant que mes proches sont beaucoup loin (j’habite aux Pays-Bas), c’est vraiment important pour moi qu’ils interagissent avec mes enfants au delà des visites.
Ça m’arrive aussi de montrer à ma fille des photos envoyées par des proches (ça lui plait beaucoup et ça me rappelle à chaque fois que ce serait chouette de lui en imprimer…)
Je pourrais m’auto-congratuler de cette réussite et terminer cet article ici. Mais si je prends le temps d’écrire, c’est parce que ce n’est pas si simple que ça…
Mes enfants me voient beaucoup sur mon smartphone
Si je ne leur montre pas beaucoup mon écran, je le regarde moi en leur présence.
Et même que parfois, je culpabilise de le regarder trop…
Je le regarde pour : organiser des rendez-vous avec leurs copains, vérifier la météo pour savoir comment les habiller, envoyer un SMS à leur père pour savoir à quelle heure il rentre, regarder l’horaire d’ouverture de l’endroit où je les emmène, vérifier le chemin via Googlemaps… Mais aussi, voir mes mails, lire des articles, scroller sur Instagram, voir les nouveautés de mes groupes Facebook.
Oui, quand ils sont à côté de moi, en train de jouer, de faire autre chose. Il m’arrive même de leur dire d’attendre car je fais un truc sur mon téléphone…
Pourquoi je culpabilise ?
Parce que les enfants apprennent par l’exemple et que je n’ai pas envie qu’ils passent leur temps devant des écrans.
Je ne veux pas non plus qu’ils croient qu’ils passent après mon téléphone, que je ne peux pas être là complétement pour eux…
Je reconnais la part d’addiction à consulter sans cesse mon écran. D’ailleurs, j’essaie à des moments clés de le laisser dans une autre pièce. Pas de téléphone à table, des vrais moments de jeux avec eux sans être interrompus, c’est important.
Parfois, je n’y arrive pas.
Mais le tableau n’est pas tout noir !
Mais j’avoue que je n’adhère pas non plus totalement à cette idée que les téléphones, les réseaux sociaux, l’accès à Internet, c’est le mal et ce serait mieux si on pouvait s’en passer totalement.
Mon smartphone m’a permis de répondre à de nombreux besoins, même par rapport à mes enfants.
C’est parce que l’information est si accessible que j’ai pu apprendre tellement sur de nombreux sujets et notamment creuser sur la parentalité.
La mère que je suis aujourd’hui doit beaucoup à mes heures passées sur les blogs et les réseaux sociaux. Je ne serais pas tant en conscience si je n’avais pas eu cette fenêtre. Alors oui, il y a des livres mais l’accès via mon téléphone me permet tellement plus de contenus et d’échanges.
Mon smartphone, c’est aussi une fenêtre de socialisation pour moi.
Il y a ce groupe de mères, bienveillant et plein d’informations, qui m’a sauvé sur de nombreuses questions.
Pouvoir discuter avec des adultes aussi, sur WhatsApp par exemple alors que je passe la journée avec mes enfants, c’est précieux.
Honnêtement, sans mon téléphone, je pense que j’aurais vécu très différemment mes congés maternités, surtout mon premier. Coincée pendant des heures sur mon canapé ou dans mon lit à allaiter, pas la force de sortir… C’est vraiment salvateur d’avoir cette petite fenêtre sur le monde à laquelle je peux même accéder avec une seule main. Alors, oui, c’est bien d’échanger des regards avec son bébé mais y a un moment, j’avais besoin de m’échapper un peu…
De même aujourd’hui, je préfère les laisser passer des heures à jouer au parc ou de longues minutes à regarder un escargot et moi être sur mon téléphone. Je pourrais jouer ou observer avec eux mais je n’ai pas toujours l’envie, la patience, la motivation, l’énergie.
Et plutôt que de les presser, de les stopper dans leur activité, je préfère trouver la mienne pour patienter. C’est souvent via mon téléphone.
Le smartphone, ça me permet aussi de travailler pendant des temps morts de mes journées de maman. De répondre vite fait à un mail, à un message, de publier sur un de mes prochains ateliers, là entre deux. C’est pratique et en même temps, c’est un équilibre à garder de ne pas se caser des « il faut » alors que sur mes jours de maman (je suis avec eux le lundi et mardi), je tiens à ce qu’ils restent la priorité.
Il y a des fois où je me force à ne pas sortir mon téléphone pour le plaisir de laisser mes pensées vagabonder, mettre mon cerveau en off, regarder le ciel bleu ou mes enfants…
Mais je veux le faire par véritablement envie et non pour répondre à une pression sociale. Je sais qu’on regarde de travers une mère sur son téléphone en présence de son enfant ; mais je me demande toujours ce qui motive cela. Me jugerait-on d’un œil aussi sévère si je discutais en réel avec mes copines ou si je lisais un magazine papier ?
J’ai bien conscience que le problème c’est que ça peut facilement happer et donc ça interroge sur le nombre d’heures passées et ce qu’on a raté.
Mais honnêtement, j’adore passer 4 jours par semaine avec mes enfants. Mais les 2 jours où je suis seule avec eux, je suis bien contente de faire autre chose que de m’intéresser à eux.
Breaking news : Les Duplo, en vrai, c’est pas ma passion et bien sûr que je pourrais m’occuper du linge quand ils jouent dans le salon mais si j’arrive à avoir 5 min sans qu’ils me sollicitent, je trouve Instragram un poil plus funcky que ma machine à laver !
Et pourtant, quand mon I-phone impitoyable me dit en fin de semaine combien d’heure par jour j’ai passé dessus, j’ai un petit peu honte.
Est-ce parce que mon besoin de reconnaissance et d’appartenance me dicte de répondre à la pression de la société : « être sur son smartphone quand tu es avec les enfants fait de toi une mauvaise mère » ? Ou est-ce que ça dit plutôt de mon aspiration a utiliser mon temps au mieux ? À donner un autre modèle à mes enfants ?
Un peu de tout ça sans doute. Mais si j’ose en parler aujourd’hui c’est parce que je suis sure en tout cas que tout n’est pas blanc ou noir. Et mon téléphone, je n’ai aucune envie de le brûler, il est souvent un allié dans ma vie quotidienne de maman !
Moi je fais « pire » que toi : ma fille a un smartphone (kidicom max de vtech). Bouuuh !
J’avais dans l’idée de faire du sans écran jusqu’à ses 3 ans, et puis finalement pas du tout. Déjà, parce que moi je suis souvent dessus et donc forcément ça l’intriguait, et j’ai préféré en faire un moment de partage où elle peut regarder ce que je fais (et je lui dis toujours ce que je fais quand je consulte en sa présence). Elle manipulait mon téléphone ponctuellement, et puis j’ai eu un zona et ma belle idée de « pas de dessins animés » a volé en éclat parce que j’avais besoin de dormir et que j’étais seule. Bon, ça et le fait qu’elle regarde avec son père donc c’est tout un pan de sa culture que je ne veux pas ignorer (si c’est important pour elle, ça l’est pour moi).
Si elle demande des dessins animés : soit je suis disponible pour elle et je lui propose autre chose (et elle accepte quasi tout le temps), soit je ne le suis pas et j’accepte. Maintenant avec son téléphone elle fait des petits jeux qu’elle est heureuse de me montrer (et moi je suis heureuse de l’écouter).
Je n’ai jamais vraiment eu de grosse crise parce que « fin des écrans » pour aujourd’hui (peut-être parce que je me tiens aux règles que j’impose, type pas de téléphone/écran après le repas, pas à table, etc.)… J’ai l’impression que ça se passe bien et elle est super contente de faire des reportages photos en balade, ce genre de choses.
Une règle que j’applique (mais c’est pour moi) c’est de ne pas l’abandonner devant l’écran. Donc si elle regarde un truc, je viens toujours à un moment pour regarder avec elle, ou bien je lui demande ce qu’il vient de se passer (si je plie le linge 😉), et j’interviens dès que j’entends un truc qui ne convient pas aux valeurs que je veux lui passer. Après on en discute, je lui demande ce qu’elle a aimé ou non, ce qui l’a marquée, si c’était drôle ou triste, si elle aimerait faire ci ou ça…
Et je viens d’écrire un pavé 😂
En tout cas ça nous convient à toutes les deux comme gestion des écrans !
Moi, Méma, j’essaie de ne plus avoir le téléphone avec mes petits enfants juste pour la sécurité, c’est à dire tenir leurs parents au courant si cela est nécessaire.
Pour l’instant ils sont petits et j’essaie d’être vigilante, j’apprends à les connaitre, garder le contact avec eux. Quand on est à la maison, chez moi ou chez eux, je pose le téléphone dans un coin, si je passe par là je regarde si il y a une urgence.
Je prends mon portable dès que je sors en promenade seule avec eux en espérant ne pas devoir l’utiliser, il m’a bien servi pour retrouver la maison quand je suis perdue parce que nous sommes loin de la maison !