Mon mariage participatif et trilingue : le repas et ses couacs

Cet article a été publié pour la première fois en avril 2015, bien avant que j’offre l’exploration émotionnelle. J’ai décidé de republier ces chroniques sur ce site car elles sont précieuses pour moi, elles peuvent aussi inspirer d’autres futur·e·s marié·e·s. Et puis, il y a dans ces écrits-là déjà le partage de mon cheminement autour des émotions.

Je laisse donc la parole à Claire jeune mariée…

Voilà, on vient de rentrer sous une pluie de confettis, on va pouvoir passer au dîner.

Notre dîner de mariage fut ponctué de pas mal de couacs et de beaucoup d’animations.

Plutôt que de te raconter exactement chronologiquement (je ne suis pas sûre que j’en sois capable en plus), je vais y aller par catégorie, c’est plus simple. Je ne te parlerai des animations que la prochaine fois. Pour le moment, on va se concentrer sur la bouffe !

Je te l’expliquais déjà en te présentant le programme pour l’apéritif, on avait décidé de ne pas avoir de traiteur mais on n’a pas voulu non plus se lancer dans des trucs trop compliqués. Nous avions donc acheté pas mal de produits qui ne nécessitaient pas de grande préparation mais en choisissant avec soin nos fournisseurs (en privilégiant le local). Seul le plat principal, ce fameux plat qui fait partie de notre histoire demandait vraiment une belle organisation.

Le buffet des entrées

Le buffet des entrées était froid et on avait pas mal de choses à mettre sur du pain, chacun pouvait faire ses tartines (ou comment faire convivial quand on veut éviter la main d’œuvre en amont !). Pour que ça soit un peu varié et festif, on avait prévu plusieurs sortes de pains.

Il y  avait donc :

  • rillettes de canard
  • terrine de sanglier aux pistaches
  • terrine de sarcelle aux noisettes
    (tout ça vient d’une toute petite productrice de la petite ville de mes parents qui ne veut pas qu’on lui fasse trop de pub car elle produit en petites quantités avec des ingrédients de qualité seulement)
  • rillettes de thon à la parmesane (La belle îloise)
  • rillettes de maquereaux au citron (aussi de La belle îloise)
  • jambon sec
  • melon
  • houmus (de notre magasin méditerranéen à Gouda, on a essayé, on ne fait pas mieux que lui)
  • tapenade grecque (aussi de notre magasin méditerranéen… Fait artisanalement et avec amour par un passionné)
  • crevettes
  • foie gras
  • assortiment de tomates (servies comme ça, nature, on n’a peur de rien, on ne voulait pas s’embêter à faire des salades et moi, j’adore picorer des tomates de toutes les couleurs)
  • saucisson à l’ail (comme toute la charcuterie, on avait fait les courses à l’ambassade de Bretagne au Havre, une super adresse !)
  • saucisson sec
  • radis
  • concombres
  • des rillettes de saumon (faites par ma copine de piscine)
  • champignons à la grecque préparés par ma Maman (c’est une tuerie avec du vin blanc, de la tomates et du thym)
  • et quelques condiments pour accompagner : sel, poivre, moutarde, cornichons, confiture d’oignons et d’échalote pour le foie gras.

Chacun a pu manger ce qu’il voulait en quantité qu’il voulait – l’avantage du buffet !

Le trou normand

Pour digérer un peu (en tout cas, c’est ce qu’on prétend), venait ensuite le trou normand : une boule de sorbet aux pommes avec du calva.

J’avais demandé à la filleule de ma Maman qui habite dans le Perche et qui est agricultrice de nous trouver du calva. Elle m’a fait la surprise de prendre des bouteilles de 40 ans d’âge de sa cave qui avaient été faites par sa famille et donc sans doute la mienne puisque mon grand-père travaillait à la ferme à ce moment-là… C’était un nouveau joli clin d’œil et c’était du bon calva.

Bon, les copains néerlandais de l’Amoureux ont eu du mal à se remettre du degrés d’alcool mais il fallait bien leur montrer la Normandie brute hein !

Le plat principal : le fameux hachis parmentier de canard

Puis vient notre hachis parmentier. Celui qu’on avait préparé amoureusement le jeudi.

Les mariés sont les premiers à se servir, je suis donc la première à goûter.

Crédits photo : capture d’écran de la vidéo d’Entre Amy’studio

Et là, grosse déception. Je trouve que la purée n’a pas le goût habituel, c’est un peu acide…

Je panique un peu ! Et je suis extrêmement déçue…

Je ne sais pas trop comment réagir. J’attends un peu. Puis, je demande à quelques personnes ce qu’ils en pensent. Une amie très honnête me dit qu’elle a la même impression que moi. Mais ma Maman dit que ça va. Apparemment, ça dépend des plats. Mon ex-coloc et ma copine d’Irlande m’assurent qu’elles trouvent ça très bon… Ça dépend, en effet, peut-être du plat (on avait mis le hachis dans 5 plats différents)…

D’où vient le problème avec un plat qu’on a fait cent fois avant et qu’on n’a jamais raté ?

Avec les proportions, j’ai bien peur d’avoir un peu abusé sur le vin blanc. C’est clairement lui qui donne ce goût acide à la purée. Ensuite, nous n’avons pas fait cuire les plats directement après les avoir faits. Je voulais profiter des fours de la salle plutôt que de celui de ma Maman. Sauf que le vendredi, débordée et un peu prise de cours, j’ai totalement oublié !

Et les plats ont donc eu la première cuisson que le samedi matin (merci à ma copine d’Irlande qui s’en est chargée pendant que moi, j’étais déjà montée sur mon petit nuage rose). Ajoutons à ça que la nuit du jeudi au vendredi, ils étaient à la cave chez mes parents car on n’avait pas de place dans les frigos – en fait, à la base, on devait faire le hachis le vendredi et donc directement les emporter à la ferme… Je vous ai dit que je n’étais finalement pas super organisée comme fille ?

Bref, je pense que du coup, la purée de pommes de terres a dû boire le vin blanc.

Aujourd’hui, je suis encore un peu déçue. Nous qui aimons recevoir et cuisiner, j’aurais aimé proposer un repas divin à mes invités. Le truc, c’est que j’ai du mal à me rendre compte à quel point c’était raté, à quel point ça a touché mes invités… Ma belle-mère, par exemple, me dit que vraiment elle a très bien mangé et que c’était vraiment bon. Mais elle n’avait mangé du hachis parmentier de canard qu’une seule fois avant. Mon frère, lui, m’a reparlé du fait que c’était dommage que ce ne soit pas aussi bon qu’attendu…

À côté de ça quand, le dimanche, on a mis des boites à disposition pour que les gens emmènent des restes à la maison, ils sont plusieurs à avoir choisi de prendre du hachis ! Et puis, oui, le soir du mariage, les gens ont fini leur assiette en général. D’ailleurs, moi aussi.

Ce n’était donc pas si terrible mais ça reste un petit pincement au cœur. Est-ce que c’est de la fierté mal placée ? Peut-être un peu, j’aurais tellement voulu que ce plat fait maison reçoive mille compliments…

Le fromage

Rien à dire là-dessus, c’était parfait (bon, ok, je n’en ai pas mangé. Je te raconte ça la prochaine fois mais pendant que les gens mangeaient le fromage, nous, on n’était pas à table… Mais bon, je crois vraiment qu’il n’y avait rien à signaler).

Notre buffet des fromages comportait : du Gouda fermier d’âge moyen, du vieux Gouda, de l’Emmental, du Camembert, du Neuchatel, du Roquefort, et du bredis des pyrénéens. Et c’était servi avec de la salade.

Enfin, la salade, j’avais demandé aux serveurs à ce qu’elle soit disponible dès le plat. Les gens avaient le choix de la prendre avec le hachis ou avec le fromage (ou même les deux). Je n’ai aucun souvenir si ça a été fait, sans doute. Pour la salade, on n’avait préparé la sauce dans des bouteilles et elle avait été épluchée le jeudi et gardée dans des sacs plastiques humides. Les serveurs n’avaient plus qu’à dresser le tout.

La farandole des desserts

Je suis une grande gourmande. Et j’adore les gâteaux. Je fantasmais donc depuis des mois sur un buffet des desserts gargantuesque.

Ma meilleure amie m’avait proposé de faire des macarons. 100 macarons de 4 couleurs ! Ma copine d’Irlande, une mousse au chocolat caramel beurre salé. Ma copine de piscine, un tiramisu. J’avais demandé à Belle-Maman de faire une tarte aux pommes néerlandaise.

Et c’est surtout ma Maman qui a bossé. Les mois précédents le mariage, elle a fait et congelé plein de gâteaux : gâteau aux pommes, gâteau au chocolat et à l’orange, gâteau chocolat-banane… Plus des cannelés la semaine avant le mariage.

Moi, à J-15, j’avais fait et congelé des petits gâteaux aux amandes. L’Amoureux a fait, lui, à J-3 ses petites crèmes à la framboise. Et puis, on a acheté des fruits au marché pour ceux qui auraient plutôt besoin de quelque chose de léger.

Et, enfin, je tenais à avoir une pièce montée de choux mais, ça, je n’avais personne à qui le déléguer et il y a un moment où il faut reconnaître ses limites…

Alors, on a passé (surtout ma Maman) beaucoup de temps a cherché un pâtissier ouvert le 2 août, qui accepte de livrer (non, je ne prends pas le risque de mettre une pièce montée dans une voiture pour qu’elle s’effondre avec les mouvements et la chaleur) et surtout qui fait de très bons choux.

On a trouvé et ça valait la peine ! Une pièce-montée de choux moitié fourrés traditionnellement, moitié au chocolat. C’était joli (oui, je sais, c’est un peu passé de mode la pièce-montée de choux mais moi, je trouve ça bien plus appétissant qu’un wedding-cake !) mais surtout très très bon !

Crédits photo : Photo personnelle

Le design, c’est donc la création du pâtissier, moi, j’ai seulement dit « je veux en cône et la moitié fourré au chocolat ». C’était à J-3 quand je l’ai commandée alors j’avais autre chose à penser que la décoration de mes choux, j’ai donc dit au pâtissier « franchement, faites comme vous voulez »… Et, résultat, je la trouve parfaite comme ça !

Le moment du dessert un peu raté…

Le jour J, la fin du repas est arrivée un peu plus tard que prévu. On en reparlera mais il y a eu beaucoup d’animations à mon mariage. Et j’avais lu partout qu’il fallait commencer à danser tôt pour que les gens dansent longtemps…

J’avais donc en tête d’accélérer la cadence (ça me stressait un peu pour être honnête… Comme quoi, je n’ai pas non plus tout laissé couler le jour J…) !

Et puis, à la fin du fromage, on est venu me dire que les serveurs chercher désespérément certains desserts, ils avaient des étiquettes qui ne correspondaient à rien de ce qu’il y avait dans les frigos. Et c’est comme ça que le jour J, et le jour J seulement, je me suis rendue compte qu’on avait oublié tous les desserts qui étaient dans le congélateur chez mes parents ! En plus de ça, deuxième annonce : il y a un problème avec les macarons verts et oranges, ils refusent de se décoller des boites et sont tous humidifiés. Il n’y a donc que la moitié qui est présentable.

Je suis triste pour ma meilleure amie et ma Maman qui ont passé tout ce temps pour que j’ai mon buffet des desserts de princesse… Et surtout, sur le coup, j’ai très peur qu’on manque de desserts !

Ma copine d’Irlande me rassure en me disant que non : il y a la pièce-montée (de 100 choux), 50 macarons, le tiramisu, la mousse au chocolat, les cannelés, la tarte aux pommes néerlandaise, les crèmes à la framboise (qui en fait, on se rendra compte trop tard, ont une consistance assez bizarre, la gélatine ayant mal fondu, encore un petit loupé…) et les fruits.

Les gens, eux, commencent à trouver le temps long, il me semble. Surtout qu’on a fait notre ouverture de bal avant le dessert et je crois que ça a donné envie de danser.

Je vais voir mon frère pour qu’il lance la musique prévue pour le dessert. Sauf qu’il ne l’a pas parce que l’Amoureux ne l’a pas mise sur la clé USB, il y a eu un problème de compréhension entre nous : il pensait qu’on avait choisi cette musique pour une partie de notre film de mariage et pas du tout qu’il « fallait » une musique pour l’arrivée des desserts.

Moment de flottement. Je crois qu’à ce moment-là (je ne me rappelle plus très bien), j’ai eu un petit coup de fatigue et je n’étais pas capable de penser à ce qu’il fallait faire ou pas… Heureusement, ma sœur a pris les choses en main et a amené la pièce montée, les serveurs ont amené les desserts et elle m’a apporté un couteau pour qu’on aille symboliquement couper la pièce-montée. Bon, sur le coup, j’ai eu un peu de mal à comprendre ce qu’elle voulait…

Et donc, voici, une autre photo-dossier de mon mariage… Tu connais l’expression « comme une poule qui a trouvé un tournevis » ? Et bien, grâce à moi, on pourrait dire « comme une mariée à qui on a donné un couteau » !

« Mais à quoi ça sert ce truc ??? »

Crédits photo : Photo personnelle

Bref, on a coupé la pièce-montée (ouais, enfin on a délicatement pris deux choux qu’il y avait dessus en essayant de ne pas se couper les doigts quoi), puis on nous a apporté des coupes de champagne, et on a fait ce truc un peu idiot qui consiste à boire en ayant le bras coincé par le bras de l’autre (je sais pas toi, mais moi, ça m’a bien pris 5 minutes pour comprendre comment on fait ce truc…).

Crédits photo : Photo personnelle

On n’avait donc pas vraiment de farandole des desserts et ce n’était pas vraiment non plus ce moment d’apothéose qu’est souvent l’arrivée des gourmandises sucrées dans un mariage. J’ai un peu l’impression qu’on a bâclé ce moment parce qu’on avait l’impression qu’il était temps de sortir de table et que nous étions déçus des couacs.

Mais il n’empêche qu’il y a eu largement assez de desserts, qu’on a eu des compliments sur ce qui a été servi…. et puis l’association où ma mère est bénévole était très très contente d’avoir eu un gâteau par semaine pendant quelques temps parce qu’il fallait écouler ce qu’on avait oublié dans le congélateur !

Et bon, une farandole des desserts, on peut trouver une autre excuse occasion pour la faire !

Quel souvenir je garde de ce repas de mariage ?

À la lecture de cet article, tu peux penser que mon repas de mariage était un peu raté et que j’en garde de l’amertume. Oui, j’ai été un peu déçue mais de l’amertume, aujourd’hui, non, je ne crois pas.

Je te raconte dans les détails ces couacs, parce que si tu prépares un mariage sans traiteur, c’est bien de lire des témoignages avant. Et d’apprendre des erreurs des autres.

Je pense que nos petits soucis sont dus à des problèmes d’organisation qui m’incombe. Je n’ai pas suivi mon planning qui n’était peut-être pas super bien fait et ça explique la cuisson du hachis un peu tard. Je n’ai pas pu imprimer la liste des plats à J-1 à cause de la malédiction de l’imprimante qui ne veut jamais imprimer quand c’est au dernier moment. Si j’avais eu cette liste, je n’aurais pas oublié les desserts dans le congélo.

Donc voilà, fais bien des listes, des plannings, fais les relire par d’autres pour voir si c’est cohérent et imprime à l’avance. Ça doit aider… Mais heureusement pour nous, on ne visait pas un mariage parfait.

Et objectivement, je crois que les gens ont bien mangé. On a eu des bons retours (bon, ok, on se demande toutes si un jour quelqu’un ose dire à la mariée qu’il n’a pas trop aimé son mariage…).

Ce repas était définitivement festif, les gens ont discuté, ri, chanté… Quand je repense à notre repas de mariage, je me dis « c’est bien dommage pour le hachis et les desserts » mais je pense aussi au bon temps qu’on a passé… Parce que pendant le repas de mariage, il y a aussi eu ça :

Crédits photo : Photo personnelle

Oui, je rigole tellement que je n’arrive pas à me tenir vraiment debout !

Des rires donc et de l’émotion aussi avec tout cet amour autour de nous…

Toutes ces surprises qui ont rendu la soirée si spéciale, toutes ces animations que nos proches avaient prévues, je viens te le raconter la prochaine fois !

Et toi, qu’as-tu prévu pour ton repas de mariage ? Le faire toi-même en n’ayant pas peur des imperfections, ça te tente ? Raconte !

1 commentaire

  1. […] J’avais aussi lu partout : plus le bal commence tôt, plus les gens resteront tard… Et j’ai eu peur, pendant la soirée, parce que notre repas a duré. […]

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