Mon mariage participatif et trilingue : les animations du repas

Cet article a été publié pour la première fois en avril 2015, bien avant que j’offre l’exploration émotionnelle. J’ai décidé de republier ces chroniques sur ce site car elles sont précieuses pour moi, elles peuvent aussi inspirer d’autres futur·e·s marié·e·s. Et puis, il y a dans ces écrits-là déjà le partage de mon cheminement autour des émotions.

Je laisse donc la parole à Claire jeune mariée…

La dernière fois, je t’ai expliqué pourquoi le repas n’a pas été exactement à la hauteur de mes attentes en ce qui concerne la nourriture.

Heureusement, pour ce qui est des animations, je ne peux pas dire ça. Mais c’était facile de ne pas être déçue parce qu’en fait je ne me rends compte que je n’avais pas d’attente !

Ça peut te paraître fou que je dise ça parce que c’est souvent un sujet de stress pour les futures mariées : « Est-ce que les amis vont ressortir des dossiers ? », « Est-ce qu’on va avoir droit au Power-Point de photos trop long ? », « Est-ce qu’il y aura des animations, ni trop peu, ni trop ? ».

Ces questions, j’aurais pu me les poser. Mais je crois que j’étais trop occupée par les mille trucs que j’avais à organiser ailleurs que mon cerveau a fait l’impasse sur la visualisation des animations.

J’avais donné à l’accès à la liste des invités à ma sœur et à ma copine de piscine et on avait mis, sur notre blog de mariage, l’adresse mail de ma copine traductrice franco-néerlandaise. J’ai du me dire inconsciemment « ce problème est donc résolu » et je n’y ai plus pensé (ouais, je sais, je trouve ça fou en y repensant aussi mais je crois qu’on avait tellement à faire !) !

En ayant aucune attente précise, j’avais donc moins de chance d’être déçue. Et puis, on est chanceux parce que nos proches sont formidables, ils ont vraiment voulu nous faire plaisir en prévoyant des animations sympas !

Retour critique sur nos animations

Après, ce n’était pas forcément parfait pour plusieurs détails (je me permets de faire ces remarques non pas pour critiquer nos proches qui se sont donnés tant de mal mais pour, encore une fois, que mon témoignage te serve à toi qui prépare ton mariage, d’autant plus s’il est multilingue).

La question du timing m’a un peu chiffonnée comme je le dis dans l’article précédent. J’avais peur qu’on commence à danser trop tard et que, du coup, les gens partent après le repas. Et puis, les néerlandais n’ont pas l’habitude de passer des heures à table et j’avais peur qu’ils trouvent le temps long avec ce repas tant entrecoupé d’animations.

La question de la langue de l’animation était aussi un peu délicate. Finalement, peu de monde a fait appel à ma copine traductrice pour les animations de la soirée. Même si tout le monde a vraiment fait un effort pour être compréhensible, la petite pièce de théâtre, majoritairement en français, a un peu perdu les néerlandais et les animations en anglais n’ont pas non plus pu permettre à tout le monde de suivre (parce que les français ne parlaient pas tous anglais malheureusement). Et puis, l’annonce des animations en deux langues prenait forcément du temps…

C’est à cause de tout ça que j’ai eu l’impression que c’était un peu long, par moment, pour certaines personnes.

Donc mon conseil : si tu es sensible au temps du repas comme je l’étais, c’est bien de le signaler clairement à ceux qui préparent des animations. Si j’avais réfléchi, j’aurais sans doute limité le temps et le nombre d’animations.

Et le conseil en plus pour un mariage multiculturel / multilingue : précise à ceux qui préparent les animations les niveaux de langue dans les différentes langues parlées mais aussi les pratiques culturelles (par exemple, si dans l’autre pays, on ne fait pas beaucoup d’animations ou pas de manière à faire trainer le repas).

Mais encore une fois, si je me permets de l’écrire ici, c’est pour faire profiter de notre expérience, pour que tu puisses faire au mieux et non pour critiquer. Parce qu’honnêtement, nous, on a passé de supers moments grâce à ces animations, avec de l’émotion, des rires… Et on est très reconnaissant à nos proches de nous avoir préparé tout ça (d’ailleurs, si certains passent par là, on vous aime, merciiiiii !).

Mais quelles étaient ces nombreuses animations de notre repas ?

Je ne vais malheureusement pas pouvoir te les raconter dans l’ordre parce que je suis incapable de me souvenir exactement !

Les discours

Nos papas ont ouverts le repas avec des discours très touchants (et tous les deux avaient bien veillé à ce qu’il y ait la traduction dans l’autre langue, sur papier ou projeté sur l’écran).

Le discours de mon Papa m’a particulièrement touché parce qu’il n’est pas quelqu’un qui parle si facilement… Il a évoqué de façon très belle sa légère tristesse de perdre symboliquement sa petite fille mais surtout son amour profond et sa confiance absolue en notre avenir à deux.

Crédits photo : Photo personnelle

Bon, comme tu vois, j’étais quelque peu émotionnée encore une fois (oui, en gros, le jour de mon mariage, j’ai pleuré et ri ou souri bêtement et parfois souvent les trois à la fois !)

L’idée d’amour inconditionnel et de confiance en nous étaient aussi au cœur du discours de beau-papa… Et en plus, il nous a offert une surprise préparée par la grand-mère de l’Amoureux qui ne pouvait pas être là car elle a la maladie d’Alzheimer. Bien-sûr, ce cadre avec des citations pour la vie de tous les jours n’est pas son idée, elle ne peut plus former de projets comme ça mais ça lui ressemble bien et on a été touchés qu’elle ait été un peu avec nous ainsi.

Crédits photo : Photo personnelle

Deux de nos témoins ont aussi voulu dire un mot et ils ont pris des risques : aucun des deux ne l’a fait dans sa langue maternelle.

Le meilleur ami de l’amoureux avait décidé, quand on lui a annoncé notre mariage, qu’il ferait un discours en français. Langue qu’il ne parle pas ! Bon, il en a fait un peu à l’école donc il sait vaguement comment ça se prononce mais c’est tout… Il a donc fait son discours en néerlandais, fait traduire par une amie à lui et pratiqué beaucoup pour pouvoir le lire devant tout le monde en étant compréhensible. Respect ! Et en plus, c’était drôle, touchant et plein de jolis sentiments. Et non, je ne dis pas ça seulement parce qu’il a dit que j’étais, je cite, « intelligente et magnifique » !

Ma petite sœur, elle, avait écrit son discours en anglais ; à la demande de l’amoureux qui aime bien se moquer gentiment de son adorable accent dans la langue de Shakespeare. Et, encore une fois, on a mélangé rires et larmes aux bords des yeux…

Crédits photo : capture d’écran de la vidéo d’Entre Amy’Studio

La pièce de théâtre de mes amis

Mes amis de ma folle année en collocation avait préparé une petite pièce de théâtre sur le thème de la classe parce que :

Crédits photo : Photo personnelle

(Ouais, il paraît que ça se voit que j’adore mon job…)

Il y avait donc leçon de français, de maths, de sport et de cuisine. Des occasions de faire des clins d’œil à des moments de ma vie et ressortir quelques dossiers (mais ils ont été gentils, je trouve…) !

Le quizz des amis de l’Amoureux

Les amis de l’amoureux avaient eux aussi un joli Power-Point mais pas pour enseigner cette fois… Ils ont décidé de me tester sur le thème « Est-ce que je connais vraiment mon futur mari ? » à base de questions plus ou moins compromettantes et les photos qui vont avec !

Mais c’est resté bon enfant et, surtout, ils ont été très surpris de voir que j’avais déjà eu vent de ces dossiers confidentiels, eh, eh !

Crédits photo : Photo personnelle

Les chansons

Nos amis avaient aussi fait, tous ensemble, un carnet de chants avec des chants en français, anglais et néerlandais. Il y aurait eu de quoi animer une dizaine de soirées avec mais on en a chanté trois ou quatre entre les autres animations, il me semble.

Mention très spéciale à Tout le bonheur du monde qui est une chanson qui m’a toujours touchée et dont le message était parfait… Et aussi à Het is een nacht. J’ai écouté cette chanson en boucle quand j’ai commencé à apprendre le néerlandais et ça m’a fait chaud au cœur de l’entendre là et de pouvoir participer, chanter en néerlandais, de tête, en cœur avec tous les copains et la famille de l’Amoureux (et les quelques français qui ont tenté de comprendre un peu comment ça se prononçait !).

Le jeu de mimes

Ce jeu est arrivé juste après que j’ai découvert que notre hachis n’était pas aussi bon que prévu et, franchement, quand mon amie a expliqué ce qu’on allait faire, je n’avais pas vraiment envie… Mais heureusement qu’on l’a fait parce qu’on a bien rigolé et c’est une activité qui a vraiment plu à tout le monde, je crois parce que tout le monde pouvait comprendre et suivre.

C’est simple, je devais mimer Monsieur dans des situations qu’on me donnait et, inversement, il devait me mimer. Attention, c’est l’heure des photos dossiers…

Voici mon imitation de l’Amoureux devant le foot (N.B. : le orange est la couleur des Pays-Bas).

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Crédits photo : Photo personnelle

Et mon imitation de l’Amoureux le matin :

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Crédits photo : Photo personnelle

Oui, je n’ai pas peur du ridicule… Mais l’Amoureux non plus, il s’est avéré qu’il imite très bien mon enthousiasme en nouvelle fiancée (malheureusement, je n’ai pas d’image parlante à te montrer… sans doute parce que ça consistait à courir montrer la bague à tout le monde, agiter les mains et sauter partout… Bref, une image dure à figer !) mais aussi mon ennui total aux anniversaires traditionnels néerlandais :

Crédits photo : Photo personnelle

(Oui, c’est un véritable traumatisme les anniversaires néerlandais, rappelletoi…)

Bref, en tout cas tout ça fut une franche partie de rigolade !

Les ouvertures de bal

Là, tu te poses peut-être deux questions :

  • Pourquoi est-ce que je mets ça dans les animations du repas ?
  • Pourquoi est-ce que je mets ça au pluriel ?

Alors, d’abord, il faut dire que notre ouverture de bal n’ouvrait pas vraiment le bal puisqu’on avait décidé de la faire avant le dessert. Je pensais que c’était une bonne idée parce que ça permettait de boire du champagne après sans avoir peur de louper un pas de danse… Et aussi que ça permettait de couper le repas.

Mais si c’était à refaire, je pense qu’on ferait ça après le dessert pour deux raisons : la première parce qu’il y avait assez d’animations pour couper le repas, la deuxième parce que comme finalement on avait choisi un tchatcha et pas une valse comme prévue à la base, ça a bien mis l’ambiance et ça a donné aux gens l’envie de danser et, du coup, c’était bizarre d’enchainer avec le dessert…

Ensuite, il était donc prévu un tchatcha sur Sweet like a cola, choix qu’on avait donc un peu fait par défaut quand, à deux semaines du jour J, on s’est rendu compte qu’une valse sur Ta p’tite flamme, ça n’allait vraiment pas le faire… Mais finalement, on était vraiment pas sûr qu’on allait pouvoir ouvrir le bal de toute manière puisque j’avais eu la bonne idée de me planter un cutter dans la main à J-10 et, jusqu’à la veille du jour J, je ne pouvais pas utiliser ma main correctement… Et même si je pouvais danser, du coup, nous n’avons pas pu répéter…

Alors, comment s’est-on finalement retrouver à faire deux ouvertures de bal ?

Le jour de mon mariage, j’ai eu une chance inouïe : j’ai pu me laisser totalement porter par le bonheur (oui, j’ai eu quelques moments de stress et de petites déceptions pendant le repas mais ça ne tenait pas très longtemps, trop d’amour autour de moi pour me laisser redescendre de mon nuage rose), j’ai donc vécu cette journée sans sentir la fatigue, la douleur (à ma main notamment, elle est revenue très méchamment les jours suivants mais c’est une autre histoire…) et avec quelque part toujours l’idée que, qu’importe les couacs, c’était une journée exceptionnelle et merveilleuse que j’avais la chance de vivre.

Donc la danse ne me stressait pas le moins du monde, je pense que j’avais compris quelque chose d’important : tes noces ne sont pas une représentation, tu n’as pas à réussir un certain nombre d’épreuves non plus. Et que donc, il faut juste profiter…

Bref, du coup, alors que le buffet des fromages venait juste d’être servi, la playlist « repas » mise en aléatoire a passé Ta p’tite flamme, et c’était comme un signe. Je n’ai pas réfléchi, j’ai attrapé la main de l’Amoureux, je lui ai dit « viens » (et encore une fois, il n’a pas pu manger tranquillement son fromage). Et voilà comment on a improvisé une valse, discrètement, dans la pénombre de la piste de danse…

mariés ouvrant le bal seuls

Crédits photo : capture d’écran de la vidéo d’Entre Amy’Studio

Bien-sûr, les gens ont fini par se rendre compte que les mariés avaient disparu et sont venus regarder et même que mon frère a balancé les lumières… Mais je n’avais d’yeux que pour l’homme que j’ai choisi pour la vie, à lui chuchoter les paroles… Parce que chaque mot de cette chanson résonne en moi depuis que je la connais comme l’illustration parfaite de ce que je ressens pour lui… Et tant pis si on ne sait pas valser !

Et une photo pour montrer qu’on fait vraiment n’importe quoi (mais ma robe tourne !!!) et, en plus, je suis (comme je l’avais prévu) pieds nus depuis longtemps :

Crédits photo : Photo personnelle

Et voilà comment les gens ont pensé qu’on avait ouvert le bal sans les prévenir ! Mais non, non, le tchatcha prévu devait bien avoir lieu…

Et franchement, vive l’adrénaline : je n’ai pas retrouvé mes chaussures de danse sur le coup (que j’avais pourtant bien prises), on ne s’était pas donc quasiment entrainé et la seule fois qu’on avait essayé de le faire pendant la chanson en entier, on avait perdu le fil à la moitié… Et pourtant, ce jour-là, c’est passé tout seul, trop facile le tchatcha !

ouverture de bal tchatcha

Crédits photo : Photo personnelle

Et voilà, on n’était plus que prêt pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit… Mais ça, je t’en parle la prochaine fois !

Et toi, des animations de prévues pour ton repas de mariage ? Tu laisses tes proches libres de faire plein de surprises ? Tu as prévu d’ouvrir le bal ? Tu penses faire ça à un moment moins traditionnel ? Dis-moi tout !

Laisser un commentaire