Cet article a été écrit en juin 2014, bien avant que j’offre l’exploration émotionnelle. J’ai décidé de republier ces chroniques sur ce site car elles sont précieuses pour moi, elles peuvent aussi inspirer d’autres futur·e·s marié·e·s. Et puis, il y a dans ces écrits-là déjà le partage de mon cheminement autour des émotions.
Je laisse donc la parole à Claire fiancée…
Comment gérer le stress et la panique dans les préparatifs de mariage ? Je dois te dire que je n’ai pas la solution miracle !
Mais nooooon, ne t’en vas pas ! Je te promets que ce que j’ai à dire peut quand même t’intéresser ! Tu es peut-être en train d’essayer de te prendre avec ta guirlande de fanions (ou ton masking-tape… ou ta robe… ou les brouillons de ton plan de table… ou les prototypes de ton faire-part… ou avec n’importe lequel de ces trucs qui te fait penser « Pourquoi on n’a pas fait ça vite fait à Las Vegas ??? ») !
Crédit photo (libre de droits) : RobbinHigging
Je vais te faire une confidence… Derrière mon côté « je ne suis pas stressée, je suis optimiste, tout va bien se passer, pas de pression, je suis bien organisée, mon mariage va être parfaitement imparfait, etc. », il y a une part de tentative d’auto-persuasion.
Et il y a aussi une petite voix à l’intérieur qui crie « AAAAAAaaaah, mais je ne vais pas y arriver, mais on est fou, mais ce n’est pas possible, mais ça me streeeeesssseeee ! »
Et cette petite voix là, à un mois du mariage civil et deux mois du mariage religieux, elle a des moments de grave panique.
Elle me crie « tu es à la bourre Claire ! Tu crois sérieusement que tu vas arriver à faire tout ça ? Tu ne veux pas appeler un traiteur ? Et un wedding-planner ? Et toutes tes brillantes idées de décoration et cie, là, que tu avais au début, elles sont où ? »
La petite voix peut donc être une garce.
Tu l’entends toi aussi cette petite voix qui stresse ?
Elle a l’air d’avoir un peu la voix de la raison :
- « Non, mais tu as vu ta to-do list ? »
- « Tu as trop procrastiné ! »
- « Et ton budget, regarde comme il grimpe ! »
- « Mais tu n’as toujours pas trouvé de serviettes ! Comment vas-tu faire ? »
- Et surtout : « Mais comment peux-tu croire que tu peux gérer tout ça ? »
Elle a du pouvoir cette petite voix parce qu’elle dit des choses vraies…
Oui, je travaille au moins 50 heures par semaine en ce moment (avec mes vrais boulots et non pas pour préparer le mariage malheureusement). Je cherche aussi un autre travail pour septembre et ça ira sans doute de pair avec (encore) une (autre) expatriation. Alors, quel temps me reste-t-il pour organiser ce mariage en deux temps, deux langues et sans traiteur ?
Le gros problème de ma vie, c’est d’être obligée de devoir dormir…
Ça te parle tout ça ? Tu te maries aussi cet été et tu te demandes comment tu vas t’en sortir ?
Au début, je disais que je n’avais pas de solution miracle… Mes moments d’angoisse vont, sans aucun doute, revenir dans les dernières semaines avant cet évènement important… Mais j’ai tout de même une façon de faire face à la petite voix et de ne pas la laisser prendre le contrôle. Parce que paniquer et se dire « je n’y arriverai jamais, ça va être nul », ce n’est pas productif, non, non…
C’est plutôt facile en théorie et je vais te dire une drôle de vérité : a priori, il n’y a PAS de problème. NON. AUCUN PROBLÈME !
Et s’il n’y avait pas de problème ?
« Il n’y a pas de problèmes ; il n’y a que des solutions. L’esprit de l’homme invente ensuite le problème. Il voit des problèmes partout. » (André Gide)
- Ta belle-mère, ta mère, ton père, ta grand-mère, ton oncle, ton neveu, la coiffeuse de ta voisine par alliance (entoure la mention qui te convient) te sort par les yeux avec ses réflexions qui te blessent et tu as peur de son comportement lors du mariage ?
- Tu n’as toujours pas de pâtissier à quelques semaines de ton mariage ?
- Tes faire-parts ne sont pas encore envoyés et tu te prends la tête avec des idées compliquées ?
- Tu as peur de te marier pieds-nus parce qu’aucune paire de chaussures ne te va ?
- Tu as l’impression que le stress te fait prendre des kilos et que tu ne rentreras plus dans ta robe ?
Ce ne sont pas, a priori, des problèmes. Ce sont des faits.
Les problèmes, ça n’existe pas en temps que tels dans la vie. Dans la vie, il n’y a que des faits. Des choses qui se passent et que ta perception classe comme positives, neutres, négatives ou carrément néfastes. Le problème : ce n’est qu’une étiquette sur un mot…
Oui, je sais, tu soupires, moi qui joue sur les mots, ça ne t’avance pas beaucoup…
Mais ce que je veux te dire c’est que et si, pendant un instant, on prenait les choses comme ce qu’elles sont avant tout : des faits ?
Je ne te dis pas de te mettre à te foutre de tout ou à te forcer à dire « wouhou, c’est trop génial, personne ne semble s’intéresser à mon mariage / je vais devoir acheter une nouvelle robe / faut que je me remette à la recherche de chaussures / d’un pâtissier / d’un photographe… ». Non, je sais que ce n’est pas possible quand ça nous tient autant à cœur et, en plus, je ne crois pas que ce serait vraiment productif (oui, parce que c’est ce qu’on cherche vraiment en ce moment, la productivité… On va la bouffer cette to do list, non mais !)
Non, je voudrais juste te dire de ne pas trop te focaliser sur le fait qu’il y a un problème, que quelque chose te stoppe dans ton avancement. Parce que le risque c’est de se dire « Oui mais… »
- « Oui mais je voudrais tellement que tout le monde soit content pour moi et s’amuse »
- « Oui mais je voudrais tellement avoir de jolies photos et que tout le monde soit assorti »
- « Oui mais mettre autant d’argent là-dedans et avoir des regrets parce qu’on n’a pas eu le temps de tout faire, c’est vraiment triste »
- « Oui mais si je ne pouvais pas profiter le jour J à cause de ça… »
Le souci avec ces « Oui mais… » c’est que tu tombes dans le registre du conditionnel, qui est celui du regret et d’un monde imaginaire… Et que ça risque grandement de ne rien changer au monde actuel !
Tu sais, je suis aussi passée par un grand moment de « Oui mais… » à cause d’une sombre histoire de papiers (promis, je te parle bientôt de « comment se marier avec un étranger et/ou à l’étranger et toute la paperasserie qui va avec ») et de la tête en l’air de l’Amoureux, qui n’avait pas refait son passeport périmé et qui n’a pas de carte d’identité ! On a eu peur pendant un moment d’avoir à reporter le mariage !
J’ai dit / pensé :
- « Oui mais tu ne pouvais pas t’en rendre compte avant ! »
- « Oui mais comment on va faire si on doit tout changer ! »
- « Oui mais tout le monde a réservé cette date ! »
Bref, râler, me désoler et passer au conditionnel, ça ne m’a pas aidé.
Appeler la dame du consulat et lui expliquer le problème, oui !
Rassure-toi, on peut donc finalement bien se marier à la date prévue, ouf. Et le côté tête en l’air de l’Amoureux, ça fait aussi son charme, hein…
Prendre la distance nécessaire et trouver des solutions !
Le truc, c’est donc de passer le plus vite possible à la phase « Oui et… » (être pro-du-ctif, je te dis…). Oui, ce fait est un fait et qu’est-ce que je peux faire maintenant en le prenant en compte ?
- Est-ce que je peux m’organiser pour avoir du temps pour faire le maximum de ce que je voulais faire pour mon mariage, tout en sachant mettre de côté ce qui n’est pas si nécessaire parce que c’est important aussi de ne pas crouler sous la fatigue à la fin ?
- Est-ce que je peux essayer de ne pas trop me focaliser sur la réaction de certaines personnes et faire confiance au temps qui tasse les choses et à la magie du jour J qui souvent met de côté les différents ?
- Est-ce que je peux discuter avec mon Amoureux pour qu’on trouve des compromis à deux et que je ne rumine pas toute seule dans mon coin ?
- Qu’est-ce qui et qui est-ce qui va pouvoir m’aider ?
Et prendre la distance nécessaire pour se dire que les petits aléas, ce n’est pas toujours si grave et que, si on arrive à les prendre avec détachements, ils peuvent finir aussi dans l’album des souvenirs.
C’est aussi ce que j’ai vu, il y a quelques jours, au mariage d’une amie dont j’étais la témoin : les mariés avaient planifié un très joli mariage mais se sont retrouvés un peu dans un tourbillon sur la fin et tout ne fut pas exactement comme prévu.
Une anecdote que j’aime beaucoup :
Mon amie avait une robe magnifique avec une grande traîne. Mais l’accroche-traîne n’a pas tenu la soirée et vers 2 heures du matin, la mariée avait envie de continuer à danser, sauter, faire la fête… Elle aurait pu passer en mode « oui mais… c’est tellement dommage de ne pas porter cette robe d’un jour jusqu’au bout de la nuit », mais elle a préféré se changer pour vraiment profiter de sa fête. Sauf que le sac prévu, avec les affaires pour la nuit et du lendemain, était resté malencontreusement chez ses parents… Alors le marié a demandé si quelqu’un avait une robe à prêter. J’avais mis une robe élégante la veille pour son mariage civil et elle était là, à attendre sagement à l’étage. Et elle allait parfaitement à la mariée. Et ça allait tellement bien avec ses chaussures, son collier et sa coiffure qu’on lui a fait des compliments ! Et nous avons fait la fête jusqu’au bout de la nuit… Et le lendemain, on riait encore de cette histoire de robes !
Oui, je crois que ces faits problématiques peuvent créer des souvenirs et/ou une complicité avec des proches ou moins proches.
Crédits photo (creative commons) : Corey Balazowich
Tu sais, mes ballerines de mariée sont finalement un peu trop petites mais j’ai décidé d’arrêter de chercher partout…. Je tente de les agrandir un peu (tiens, un autre article à écrire) et, sinon, je me dis que ce sera suffisant pour l’église et va pour la mariée aux pieds nus ! Surtout quand une personne que je n’ai jamais rencontrée en vrai me fait des nu-pieds en crochet (le mariage participatif me donne tellement à croire au partage et à l’humanité… ça aussi faudra que je t’en reparle…) !
Autres histoires : celles de famille qui m’ont coûté quelques larmes, beaucoup de questions et de remises en cause, le mariage servant souvent de révélateur de ce qui est enfoui… Mais aujourd’hui, je me dis que ce fut une façon de dire des sentiments qu’on gardait un peu ensevelis, de mettre certaines choses à plat…
Et finalement, nous parlerons sans doute encore de toutes les péripéties, grandes ou petites, de ce mariage fait maison pendant des années et je pense que ce sera avec beaucoup de tendresse.
Alors, la petite voix va rester petite. Il y a plus grave que quelques contretemps, quelques imprévus. Surtout que, souvent, une solution s’impose si on prend la peine de penser « Oui et… ».
Donc on va faire de notre mieux pour que ce mariage soit le plus conforme à notre idée, à ce qui nous tient à cœur. Si tout ne fonctionne pas comme on le voudrait, on va tenter de ne pas y attacher d’importance, de prendre comme ça vient, de ne pas croire que ça va tout ruiner…
Mais dis-moi, ce que je dis pour les noces, ça ne serait pas un joli secret pour la vie en générale (les noces qui préparent au mariage, à ses compromis, ses aléas, ses faits inattendus qui se pointent sur la route…) ?
Je sais, dans tous les cas, que c’est plus facile à dire qu’à faire… Mais ça vaut le coup d’essayer, non ?
Alors, toi aussi, tu as des coups de stress ? As-tu l’impression de rencontrer pas mal de problèmes ? Tu relativises ? Qu’est-ce que tu penses de ma théorie ?
La Claire de 2022 a envie de rajouter quelque chose à cet article. Aujourd’hui je travaille avec les émotions et je ne veux pas cet article te fasse culpabiliser, parce que tu stresses, que tu rumines… TOUTE ÉMOTION EST LÉGITIME. La question est comment l’accueillir et ce que l’on en fait. Je trouve toujours que penser « oui et » est intéressant. Mais aujourd’hui, je voudrais rappeler que l’étape de dire « oui » est déjà importante et parfois difficile ; et c’est normal. On n’apprend pas à nager quand on se noie. Si tu te sens noyée sous le stress et la panique, n’hésite pas à me contacter, je t’aiderai pour le « oui » pour que tu puisses être dans le « et ? » par la suite.