Comment organiser un mariage civil sans (trop) se prendre la tête ?

Cet article a été publié pour la première fois en juillet 2014, bien avant que j’offre l’exploration émotionnelle. J’ai décidé de republier ces chroniques sur ce site car elles sont précieuses pour moi, elles peuvent aussi inspirer d’autres futur·e·s marié·e·s. Et puis, il y a dans ces écrits-là déjà le partage de mon cheminement autour des émotions.

Je laisse donc la parole à Claire fiancée…

Je le dis et je le répète : le mariage civil est important pour moi. Même si ce n’est pas la grosse fête, même si j’ai rien prévu niveau décoration, même si ça doit représenter uniquement 5 % de mon  temps de préparatifs du mariage.

La manière dont nous voyons le mariage civil représente très bien la partie de moi, de nous, qui aime les choses simples, qui n’a pas envie de se prendre la tête avec détails et qui se fiche un peu que son mariage soit esthétiquement super joli.

Alors, c’est quoi l’idée ?

Nous allons nous marier lundi 14 juillet à 9 h 30 dans une petite salle du nouvel Hôtel de Ville où on n’a le droit de n’être que 10.

Puis, quelques proches de l’amoureux nous rejoindront à la sortie de la Mairie et nous ferons un joli cortège de vélos à travers la ville et puis à travers la campagne (à nous les canaux, les champs verts qui se déroulent à plat, les vaches, etc.) pour aller au bord du lac où les feignants nous rejoindront (ouais, y en a qui ne sont pas motivés pour se lever un lundi matin aux aurores pour faire du vélo, je ne comprends pas… *humour*). Lac qui a une place dans notre histoire puisque c’est l’endroit où on va quand il fait beau, le soir…

Ce n’est pas trop sympa : le lac, la jetée pour plonger, l’herbe verte, les petits bateaux, mon hollandais à vélo ?

Là, on fera un pique-nique avec barbecue.

Nous apportons boissons, viande pour le barbecue et pain. Les invités apporteront un plat salé ou sucré à partager. Pour nous, ça ne nous fait pas beaucoup de préparation (wouhou gain de temps sachant que je travaille jusqu’au vendredi qui précède) mais on prend en charge la partie la plus chère et ça permet aux invités de partager quelque chose de personnel (je trouve qu’il y a plus d’âme à amener une salade ou un gâteau fait maison que de passer au supermarché acheter une bouteille…).

Nous avons aussi demandé à nos invités de prendre leurs maillots de bain, leurs jeux, leurs instruments de musique… Je compte bien danser pieds nus, faire la sieste sur une couverture dans l’herbe et plonger dans le lac, main dans la main, avec l’amoureux pour fêter notre union !

Allez, hop, le mariage civil, c’est planifié, c’est décidé. Effort : quasi nul. Fun potentiel : énorme.

Non, je rigole, ce n’est pas aussi simple.

En fait, il y a pas mal de potentiel « plans foireux » dans cette histoire.

Et il faut savoir que les plans foireux, c’est ma spécialité… Donc heureusement, ça ne me fait pas peur (l’Amoureux un peu plus mais il suffit que je lui fasse les yeux doux en disant « allez, ça sera troooop bien » pour qu’il me suive…)

Complication numéro 1 : et si le temps est capricieux ?

D’abord, la première réflexion que tu te fais, sans doute, est : la Hollande ce n’est pas la côte d’Azur. En fait, c’est mieux, les plages sont plus grandes et il y a moins de touristes. Ok, d’accord, mon plan pique-nique au bord du lac risque de tomber à l’eau (ouais, trop facile le jeu de mots, j’ai honte).

Alors, il fallait trouver un plan B. Au début, on s’est dit « à la maison », avec notre petit balcon à moitié couvert pour le barbec’… Mais c’était avant de faire la liste d’invités et de se rendre compte qu’on n’est pas « une vingtaine » mais plutôt 45 !

Bon, on va regarder les petites salles autour.

C’est bucolique, c’est romantique, c’est beau mais il n’y a pas de salle autour. Il y a un restaurant trop cher et des superbes maisons. Donc soit on gagne au loto, soit on s’incruste chez les riches du coin… Hum, il y a peut-être une troisième possibilité…

Ahhh il y a aussi des clubs de sports nautiques ! Aviron, voile…

Après avoir espionné leurs photos pour voir à quoi ressemble le « club house », nous voilà à contacter ce gentil petit monde pour leur expliquer notre situation. C’était une idée super jusqu’à ce qu’on nous dise que la commune interdisait les évènements et manifestations dans ces clubs hors du weekend… (Je cherche encore la logique mais bon…).

Un monsieur nous a donc répondu : vous pouvez louer un barnum !

Bon, on va louer un barnum… Mais je ne sais pas, je visualise mal : la boue, le ciel qui pleure comme vache qui pisse, les éclairs, le tonnerre sous mon petit barnum (ouais, il m’arrive souvent des histoires donc j’imagine le pire !).

Mais bon, allez, au pire, on peut se tasser dans notre petit appartement. Et le barbecue devrait pouvoir se faire sous notre balcon au tiers couvert…

Mais je ne veeeeeux paaas !

(Toi aussi, tu as trouvé un site qui te donne la météo à un mois et tu te mets à sauter partout s’il dit qu’il va faire beau et limite à pleurer s’il dit qu’il va pleuvoir ? Non, mais je sais que ce n’est pas fiable mais va raisonner une future mariée !)

Complication numéro 2 : on n’organise pas un pique-nique / barbecue pour 40 comme on le fait pour 4.

Quand j’ai eu l’idée du pique-nique au bord du lac, l’image que j’avais à l’esprit, c’était vraiment quelque chose de très simple, très joyeux et très spontanée.

Comme quand on a des couchsurfers (pour ceux qui ne connaissent pas le concept, nous accueillons des voyageurs inconnus sur notre canapé) et que vers 18 heures, on se dit « et si on prenait les vélos et on allait passer la soirée au bord du lac ? ». Et puis, on se retrouve à faire une salade avec ce qui traîne dans le frigo, ou un cake, on prend nos invités sur le porte-bagage et c’est parti. Et parfois, on se retrouve même à nager dans le lac à moitié habillé…  (Et là, tu as peur pour ma superbe robe de mariée. Mais ne t’inquiète pas, j’ai un maillot de bain à pois aussi !)

Sauf que bon, on ne sera pas 4.

Quand l’idée du pique-nique à germer, l’Amoureux m’a dit qu’il voulait inviter une partie de ses oncles, tantes, cousins et que ça devait faire une vingtaine de personnes. Après des mois semaines à le harceler pour qu’il me fasse une vraie liste, ça faisait 40 !

Alors, prendre la couverture, le cake et/ou la salade dans les sacoches à vélo et rouler jeunesse, ça marche beaucoup moins bien. Surtout qu’on voulait faire le barbecue. Et on n’a pas de barbecue, surtout pas pour 40 personnes.

Et puis, ce n’est pas une rencontre couchsurfing, c’est nos familles et ils n’ont pas le même âge… Il va bien falloir quelques tables et chaises parce qu’ils ne vont pas vouloir s’asseoir dans l’herbe. Et toute cette bouffe, les boissons, comment on les emmène au lac ? Ça ne va pas rentrer dans nos sacoches à vélos ! Et les grand-mères, on ne va pas leur demander de monter sur un vélo ? Et puis, on peut rien aller installer au lac avant, c’est à la fois trop tôt (on se marie à 9 h 30) et impossible de laisser quelqu’un pour surveiller… Et puis, comment on va garder tout au frais ? Et pour tout stocker ? Et comment on fait pour les vélos pour les gens qui viennent de loin ? Et qu’est-ce qu’on fait entre la Mairie à 9 h 30 et le déjeuner ?

D’un coup, mon idée n’était plus si fun et plus si simple… Et devant les questions de tout le monde et les soucis à résoudre, on a été tenté de me faire changer d’idée. Mais non, je suis têtue, je trouvais que, quand même, c’était une bonne idée et qu’il devait bien exister des solutions !

Donc, après plusieurs mois à réfléchir, à tourner les problèmes dans tous les sens, à en parler autour de nous, on a réussi à les trouver, ces solutions.

Donc, voilà la recette « comment organiser un cortège de vélos avec pique-nique/barbecue autour du lac après un mariage civil à 9 h 30 » :

  1. Nous allons louer un camionnette, pour entasser les chaises et les tables (provenant de chez nous et de chez les parents de l’amoureux), deux grands barbecues et un barnum (gentiment prêtés par le club de cricket), des couvertures, plusieurs glacières (récupérées à droite à gauche) qui contiendront la viande et les boissons.
  2. Nous récupérons la camionnette la veille pour la charger le plus possible. Les boissons (qui vont prendre tout notre frigo pour le weekend) et la viande (nous irons chercher la commande le matin même du mariage, à l’ouverture du magasin, à 8 heures) seront chargées le matin du mariage.
  3. Un volontaire (plus ou moins désigné d’office, peut-être même l’Amoureux – moi, je serai trop occupée à faire ma princesse qui se prépare) ira porter la camionnette prêt du lac vers 8 h 30 et reviendra en vélo (mis dans la camionnette pour l’aller).
  4. Ensuite, pour ce qui est des plats des invités et de nos grand-mères qui ne font pas de vélo, l’oncle de l’Amoureux les emmènera en voiture après avoir passé un peu de temps avec nous à la sortie de la Mairie.
  5. Pour le cortège, les gens qui n’ont pas de vélo ou qui ne peuvent pas l’amener auront la possibilité de le faire juste après la Mairie, un arrêt « loueur de vélos » est sur le programme. On n’ira d’ailleurs nous-même chercher un tandem (tu la vois l’image romantique là ? Qui le sera d’ailleurs beaucoup moins si on casse la figure… mais bon, on n’est pas à un plan foireux près !).
  6. Pour occuper la matinée, on aura un atelier décoration de vélos grâce à du papier crépon (pas dangereux si ça se prend dans les roues et ce n’est pas cher) puis un tour du centre avec une séance photo (amateur). Puis, on a repéré un super chemin de 7 km pour aller au lac, ça devrait nous prendre un peu de temps, sachant qu’on pédale moins vite dans un cortège.
  7. Et une fois au lac, tout le monde aidera à tout sortir de la camionnette et à mettre en place le barnum, à faire le barbecue… Dans une ambiance très gezellig (ça veut dire « convivial » et c’est exactement ce qu’on veut pour notre mariage) !
  8. Après, on mangera, on s’amusera, on passera un super après-midi au lac !

Et puis, finalement, on refera tout dans l’autre sens (rangement, ramener les vélos au loueur ou à la maison, revenir chercher la camionnette, la vider, la rapporter). Et après, on verra… J’ai comme dans l’idée d’aller finir la journée dans un bar au hasard avec les jeunes…

Présenté comme ça, ça redevient simple et fun, non ?

Est-ce que c’est ce qu’en ont aussi pensé nos invités ?

Complication numéro 3 : les invités n’adhèrent pas forcément (directement) au concept.

Dans le monde parfait des poneys à paillettes qui font des arcs-en-ciel, les invités répondent aux faire-parts avec des « ooooh oui ! / trooop bien ! / Je peux amener un super gâteau ? / Faire du vélo, quelle idée originale et fun ! / Se marier un lundi, c’est rigolo ! / Vous avez besoin d’aide ? »

Dans la vraie vie – celle où un parent d’un de tes élèves te dit « Mais vous avez pensé à régler le divorce aussi ? » (oui, c’est du vécu !) et où le collectif de « ça ne fait pas mariage » sévit à tous les coins de rue – on a récolté… un peu moins d’enthousiasme !

Ce n’est pas tellement que les gens étaient choqués de nos idées. Le mariage, ici, c’est un peu has been et on ne semble pas trop attaché à des traditions. Et puis, on n’est pas les seuls à ne pas avoir envie de payer des sommes folles juste pour se marier un samedi…

Non, c’est plutôt l’absence de réaction qui m’a un petit peu fait de la peine. Ok, on est idiot d’avoir mis le 1er juillet comme date butoir de réponse (oui, 14 jours avant le mariage… Mais à quoi pensait-on ???) mais tout de même avoir, à moins d’un mois, seulement 50 % des réponses. Enfin des réponses à la question « je viens / je ne viens pas », parce que pour celle de « je viens pour le cortège de vélo / j’ai besoin de louer un vélo », c’était plutôt 25 % et pour celle de savoir ce que les gens avaient l’intention d’amener, on en avait deux, de réponses, oui deux !

Au passage : retour d’expérience pour toi qui prépare tes faire-parts, les petits papiers « coupons réponses » avec cases à cocher et à renvoyer ne servent à rien. On a eu UN retour et la personne a juste mis qu’elle venait sans cocher les autres cases ! Ouais, je te conseille d’économiser du papier !

Bref, il y a un moment où j’ai eu peur : les gens se fichaient de notre mariage ? Ils n’avaient pas compris le concept du participatif ? Ils ne savaient pas encore s’ils pouvaient poser un jour de congé ? Peut-être qu’ils n’avaient pas reçu le faire-part avec mes enveloppes bizarres ?

Et sachant que 75 % des invités sont néerlandais et que, pour la plupart, j’ai dû les rencontrer trois fois dans ma vie (à ces fameux anniversaires néerlandais où je me demande toujours ce que je fais là…), je ne me voyais pas les appeler pour leur expliquer tout ça…

Et oui, je ne me marie pas toute seule et si j’invite tout ce beau monde, c’est bien parce que l’Amoureux les aime… Mais l’Amoureux, il est très mal à l’aise avec l’idée de demander des choses aux gens et il n’aime pas téléphoner donc il dit « oui, oui, je vais le faire » mais c’était toujours « plus tard ». Du coup, j’avoue que, dans un moment de panique (oui, ça m’arrive encore de temps en temps), j’ai fait appel à la solution de facilité : j’ai demandé à Belle-Maman si elle pouvait contacter pour nous tout ce petit monde… Et comme elle n’a pas écopé du surnom WBL (Wonder Belle-Maman) pour rien, elle l’a fait et avec le sourire !

On devrait donc être une petite trentaine pour cette journée joyeuse, belle, (plutôt) simple et fun !

J’ai hâte !

Et je reviens très bientôt te raconter tout ça parce que ça approche…. gnnniiiii !

Et dis-moi, toi aussi, tu as des idées originales, folles pour ton mariage ? Tu as aussi dû faire face à des problèmes de réalisation ? Dis-moi tout ! 

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  1. […] il est temps de rétablir la vérité : contrairement à ce que je prétendais il y a quelques semaines, les préparatifs du mariage civil ont été prises de tête […]

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